Chalon sur Saône
TRIBUNAL DE CHALON - Un escroc avec un penchant pour les personnes vulnérables
Publié le 17 Octobre 2021 à 19h30
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Il vient à Chalon, appelé par un ami dont la voisine « a besoin d’aide », il s’incruste chez elle, lui, le sans domicile fixe. Elle dit qu’il la frappait.
Il lui a volé des chèques : il en a donné un à sa seconde victime, pour qu’elle lui achète des vêtements. Elle l’a fait. Pour quasi 500 euros.
Il se fait appeler Karim mais ce n’est pas son prénom. C’est celui qu’il aurait aimé avoir. Qu’est-ce qu’il aurait aimé avoir d’autre ? Des tas de choses, sans doute, et faute de pourvoir lui-même à ses besoins, il a pris le pli (son casier judiciaire le raconte) de parasiter, voler, et escroquer les autres. Il aime bien que les autres en question soit des personnes vulnérables. Il a 56 ans.
Vol, contrefaçon de chèques, violence et escroquerie
Ce jeudi 14 octobre, il doit répondre devant le tribunal réuni en chambre des comparutions immédiates, de 5 infractions : vol, contrefaçon de chèques et violence à l’encontre d’une femme qui est venue à l’audience, accompagnée en catastrophe (la CI ne laisse de temps à personne) par une infirmière du CHS ; et vol et escroquerie d’une autre femme qui n’est ni présente ni représentée. L’enquête a démarré par elle, lorsque son fils a contacté la police : il y a un homme au domicile de sa mère, à Chalon, il craint qu’il ne lui soutire de l’argent.
« J’ai vu de l’or dans une boîte, j’ai cédé à la tentation »
Ce 11 octobre, les policiers se déplacent et trouvent le prévenu dans la salle de bain : il se lavait. On le place en garde à vue. Dans sa fouille, un ticket de caisse d’un montant de 458.99 euros, pas mal de bijoux (tous volés à cette dame – « j’ai vu de l’or dans une boîte, j’ai cédé à la tentation »), et un talon de chèques au nom d’une autre femme. C’est ainsi qu’on remonte à la première victime. La seconde lui avait acheté des vêtements, et puis lui avait passé 100 euros. Le prévenu : « Je n’avais pas l’intention de lui prendre tout son capital. Elle avait un plafond pour retirer 100 euros chaque semaine. » Une dame protégée, lui dit la présidente. « Oui mais pas par une curatelle, par ses enfants », répond avec aplomb le prévenu.
Un beau matin, elle prévient l’épicerie sociale qu’elle ne passera pas prendre son colis
Le 23 octobre, une femme avait fait une main courante : un homme qu’elle hébergeait avait été violent. Les policiers avaient constaté une trace sur sa lèvre et acté des menaces du type : « si tu portes plainte, je te retrouverai ». Ben voilà, elle voulait un coup de main et se retrouve avec un type qui boit, qui « vole chez Aldi », qui lui prépare son café « avec un petit pain », l’emmène pique-niquer en bord de Saône, et lui claque la bouche quand elle s’insurge un peu. Un beau matin, elle prévient l’épicerie sociale qu’elle ne passera pas prendre son colis. La femme qui lui répond s’inquiète, et alerte la police.
« Petit pain » peut s’entendre de plusieurs façons
Le 12 octobre la malheureuse est hospitalisée au CHS de Sevrey, « choquée et traumatisée » dit-elle à la barre. La police ira l’entendre là-bas : son aide-bourreau a été arrêté, il va être jugé. Elle se tient devant le tribunal, prête à tout déballer tant elle a souffert de cette situation qui se retournait contre elle. Une enquête pour agression sexuelle est en cours, dit la présidente. Le prévenu est intarissable, vraiment. « Je suis moi-même handicapé, j’ai eu 11 pontages. » Il est oppressant, même si on comprend qu’il se débat pour se défendre. Il ne reconnaît pas les violences, il insiste sur le café qu’il lui servait « avec un petit pain ». « Petit pain » peut s’entendre de plusieurs façons, la victime se plaint d’en avoir reçu pas mal.
33 mentions à son casier : vols, extorsions, abus de faiblesse, viol sur personne vulnérable
Il est sans domicile fixe, domicilié au CCAS de Mâcon mais tourné vers Vesoul où il a de la famille, dit-il. Pas de diplômes. Problèmes de santé. Perçoit l’allocation pour adulte handicapé. A beaucoup bu, dit boire moins. 33 mentions à son casier : vols, extorsions, abus de faiblesse, viol sur personne vulnérable il y a 30 ans. Avec tout ça, la défense n’a guère de grain à moudre.
Le parquet requiert une peine de 3 ans de prison dont 1 an assorti d’un sursis probatoire
Maître Peleija s’en tient aux faits et à l’absence d’autres preuves pour les violences. Mais le parquet avait requis une peine de 3 ans de prison dont 1 an assorti d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Avec obligation de soins (en addictologie et psychologiques), obligation de travailler et d’indemniser les victimes, interdiction de tout contact avec elles et de paraître à leurs domiciles. Maintien en détention pour la partie ferme.
Le tribunal suit les réquisitions. L’escroc part pour 2 ans. « J’ai fait des bonnes choses, et je regrette d’avoir volé les chèques. »
FSA



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