Edito

Emmanuel Macron marche sur un fil...

Emmanuel Macron marche sur un fil...

Du côté des conseillers du Président de la République, l'heure doit être à l'agitation en vue de l'allocution télévisée de mardi soir. A quelques mois de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron est face à son destin.

C'est un exercice périlleux auquel va se confronter Emmanuel Macron ce mardi soir. Après sa responsabilité dans le phénomène des Gilets Jaunes et la gestion de la crise sanitaire, le Président de la République espérait sans doute tirer au plus vite profit de la relance économique post-covid. Sauf que la situation pourrait bien lui échapper, au risque de lui être fatale. Obligation d'une 3e dose pour les plus 65 ans ? troisième dose pour les soignants ? instauration d'un pass vacinnal à l'image de l'Autriche ? C'est une série de sujets très sensibles sur lesquels le Président va être amené à trancher.

D'autant plus que les Français vaccinés à 80 % ont d'ores et déjà fait savoir leur opposition à l'obligation d'une troisième dose. Prioriser la vaccination des plus fragiles reviendrait à finalement valider une stratégie réclamée à cor et à cri depuis des mois par nombre d'observateurs. Une stratégie qui n'avait pas été souhaitée par le gouvernement à l'époque considérant qu'elle était source de division au sein de la société.

Autre sujet de poids, c'est bien l'état dans lequel se trouve l'hôpital public. Malgré les annonces de milliards injectés au gré des derniers déplacements ministériels, à l'image des 800 millions dont 47 millions pour l'hôpital de Chalon sur Saône, la rupture est consommée parce que le temps a trop duré pour le personnel médical. On ne compte plus le nombre de services fermés par intermittence ou pas, compte tenu du manque de personnel et de reconnaissance de la profession. Une reconnaissance qui va bien au-delà désormais de la simple valorisation salariale.

C'est dire que si la situation sanitaire de la France devait se compliquer, les marges de manoeuvre d'Emmanuel Macron se réduiraient à la portion congrue. L'expression politique de ce mardi soir risque d'être scrutée à la loupe pour le Président pas encore officiellement candidat à sa succession. Le quoiqu'il en coûte ayant trouvé ses limites ce mardi soir.

Laurent Guillaumé