Agglomération chalonnaise

Produire des savons en Bresse : Au Jardin de la Vouivre

Produire des savons en Bresse : Au Jardin de la Vouivre

De retour de Guadeloupe, Charlotte Pommier a trouvé sa voie : elle fabrique des savons artisanaux à base de produits naturels de qualité, locaux pour la plupart. Basée à Saint Vincent-en-Bresse, elle vend également ses savons certains vendredis, sur le marché de Chalon, place Général de Gaulle.

Pourquoi évoque-t-on la Guadeloupe, où Charlotte a vécu 12 ans ? « Il y a là-bas une grande culture du soin. Sur les marchés, j’ai vu beaucoup de savonnières qui proposaient des produits locaux, crèmes de soins, huiles santé, macérations… Les hommes aussi prennent soin d’eux. »

Une exigence éthique et qualitative

De retour à Saint Vincent-en-Bresse en 2020, Charlotte s’entraine aux recettes de laboratoire – ça tombe bien, elle adore cuisiner – mais ses recettes reposent d’abord sur une exigence éthique et qualitative des produits de base : « Pour des raisons d’empreinte carbone, je me fournis le plus possible en local. J’ai trouvé un huilier bio à Varennes–Saint-Sauveur pour le colza, le chanvre, le tournesol bio, et un comptoir bourguignon pour l’huile d’olive, labellisée bio et Demeter. Ce sont des fournisseurs sérieux qui affichent une transparence sur leur fabrication. »

Bien sûr, l’huile de coco, notamment, ne se trouve qu’en Afrique ou en Asie. Mais là encore, Charlotte choisit des fournisseurs qui certifient une bonne rémunération des employés : « La valeur éthique, c’est plus cher, mais j’y tiens. »

Des normes drastiques pour les cosmétiques

L’aspect administratif est complexe, question de sécurité. « Chacune de mes recettes doit être validée par une toxicologue, qui établit des rapports de sécurité. Elle s’appuie sur les fiches techniques de chacun des produits. »

Tout comme les grandes marques de cosmétique, la savonnerie est tenue à respecter des listes de produits selon les normes européennes. Et de fait, Charlotte déclare chaque recette de ses savons à l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament). « On a la même liste de composants autorisés que L’Oréal par exemple. Il y en a que je n’utilise jamais dans mes savons, comme les parfums, les tensioactifs qui permettent de faire mousser. »

Au Jardin de la Vouivre, qu’y trouve-t-on ?

Des savons, bien évidemment ! Avec ou sans huiles essentielles. Pour le corps, le visage ou bien le savon shampoing. « J’utilise des huiles et beurres végétaux, de l’argile, des hydrolats de la région, de la poudre de plantes (ortie, racine d’iris…), mais rien d’origine animale » précise Charlotte.

Et au fait, pourquoi la Vouivre ? Cet animal légendaire que nous a laissé la tradition celtique est la divinité des sources. « J’aime bien cette version positive de la vouivre. Là où j’habite, c’est gorgé d’eau souterraine » confie Charlotte. 

Par Nathalie DUNAND
[email protected]

Au Jardin de la Vouivre
507, route de Saint-Étienne
Saint Vincent-en-Bresse