Champforgeuil

Dans un hôtel de Champforgeuil, les policiers étaient intervenus

Par Florence SAINT-ARROMAN

Publié le 11 Novembre 2021 à 18h34

Dans un hôtel de Champforgeuil, les policiers étaient intervenus

Le 7 novembre dernier en début d’après-midi, la police a dû intervenir dans un hôtel à Champforgeuil : un des clients, non content d’avoir fait du grabuge toute la nuit, refusait de quitter sa chambre. Avec lui, une fille âgée de 17 ans : elle porte des traces de violence.

Il est né en 1987 à Saint-Rémy. Son casier est lourd de 25 condamnations. Beaucoup de vols, de violences, un peu de stups, un peu d’outrage, de rébellion, de refus d’obtempérer, et en 2016, 1 an pour proxénétisme. Ce dernier point est important car il n’est pas le seul, visiblement, à emmener des gosses, les week-ends, dans des hôtels où les nuits sont blanches et violentes. A l’audience de comparution immédiate de ce mercredi 10 novembre, il demande un délai pour préparer sa défense, il veut son avocate habituelle, c’est son droit, pas de problème.

« J’avais jamais travaillé, là j’ai un CDI depuis 18 mois »

En revanche il voudrait ne pas rester en détention provisoire. A cette fin, il a préparé une bafouille à l’intention des juges. Une sorte de supplique mâtinée de « je suis dégoûté de toutes ces conneries », de « je réalise que cette relation est malsaine », de « je suis honteux de ce que j’ai fait ». Dans la balance, un contrat de travail. Il est agent d’accueil dans une discothèque à Autun, il y travaille un à deux soirs par semaine. « J’avais jamais travaillé, là j’ai un CDI depuis 18 mois. Aidez-moi, ma situation professionnelle est trop importante. Si je reste en prison, je ne retrouverai pas, à 35 ans, une situation pareille. » Son texte est long. Il conclut, la voix altérée par l’émotion : « Je vous en supplie, venez à mon aide. »

Il loge toujours chez ses parents (d’où la chambre d’hôtel ?)

A son aide… Il est poursuivi pour des violences sur une jeune fille encore mineure, du 1er août au 4 novembre 2021, puis du 5 au 7 novembre. Du coup, malgré son grand discours, Angélique Depetris, substitut du procureur, requiert son maintien en détention provisoire. Il est en état de récidive légale, il était sous contrôle judiciaire parce que mis en examen dans le cadre d’une affaire de tentative de meurtre. (Il appelle ça « une rixe », le président Dufour lui fait un rapide point "vocabulaire" à ce sujet.) La procureur parle d’éviter le renouvellement de l’infraction, « d’autant plus que la victime enfreint l’interdiction d’entrer en contact. Ses parents ne savent plus quoi faire pour éloigner leur fille de lui. » 
La part difficile revient à maître Fournier qui plaide un placement sous contrôle judiciaire. Le travail est un argument (relatif, dans ce contexte, mais enfin). Sur le reste, il vit encore chez ses parents, à Chalon. Le prévenu demande « ma dernière chance ».

Maintien en détention 

Le tribunal renvoie le jugement à fin novembre, et d’ici là, ordonne son maintien en détention, « eu égard au risque de réitération et de pression sur la victime ». Voilà une nuit d’hôtel qui aura coûté cher à la victime, cher également aux voisins de chambre qui n’ont pas pu fermer l’œil de la nuit, et qui coûtera encore plus cher au prévenu.