Saône et Loire économie

INTERBEV demande une «mesure miroir» sur la traçabilité des bovins

Communiqué :
Le projet de règlement européen visant à lutter contre la déforestation importée devrait être présenté mercredi 17 novembre par la Commission européenne. C'est dans ce cadre que les professionnels de la filière Elevage et Viande, réunis au sein d'INTERBEV, formulent une demande précise : celle de mettre fin aux importations européennes de viandes bovines issues d'animaux ne faisant pas l'objet d'une traçabilité individuelle tout au long de leur vie. Des viandes qui, faute de traçabilité, peuvent provenir d'élevages responsables de la déforestation.
Peut-on, en cohérence, déclarer vouloir « minimiser les risques de déforestation et de dégradation des forêts associés aux produits mis sur le marché de l'UE », tout en continuant à fermer les yeux sur les dizaines de milliers de tonnes de viandes bovines brésiliennes qui ne respectent pas les normes de traçabilité européenne et entrent pourtant chaque année sur le marché européen ?


Pour INTERBEV, ce nouveau projet de règlement européen devra impérativement régler cette problématique. Comment ? En imposant une « mesure miroir » aux producteurs des pays tiers qui souhaitent exporter leurs viandes bovines vers le marché européen. Avec cette nouvelle législation, il s'agirait de rendre obligatoire la traçabilité individuelle de leurs animaux, de la naissance à l'abattage. Comme cela est déjà exigé, depuis bien longtemps, de la part des producteurs européens.
 
En effet, une traçabilité totale pourrait permettre aux importateurs européens d'exiger, auprès de leurs fournisseurs, les informations relatives aux lieux de naissance et d'élevage des animaux dont proviennent les viandes qu'ils souhaitent commercialiser : seule manière de s'assurer que ces viandes ne sont pas issues de la déforestation.
 
Pour atteindre cet objectif, INTERBEV comptera sur la détermination du Président de la République, Emmanuel Macron, qui a fait de l'application de « mesures miroir » aux produits agricoles importés l'une des grandes causes de la Présidence Française de l'Union européenne.
 
Pour Dominique Langlois, Président d'INTERBEV : « Ce nouveau texte européen visant à lutter contre la déforestation importée arrive à point nommé, à moins de deux mois de la Présidence Française de l'Union européenne. Nous y voyons une formidable opportunité, pour la France, d'obtenir une première avancée concrète, majeure, dans son combat de bon sens en faveur des mesures miroir. Dans le cadre de son Pacte sociétal, la filière Élevage et Viande française œuvre déjà depuis plusieurs années pour renforcer l'autonomie des élevages et lutter contre la déforestation importée. Pour rappel, en France, la ration alimentaire d'un bovin adulte est à 90% directement produite sur l'exploitation agricole de l'éleveur. »