Agglomération chalonnaise

Mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles : l’intérêt des Chalonnais a-t-il été à la hauteur de l’enjeu ?

Mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles : l’intérêt des Chalonnais a-t-il été à la hauteur de l’enjeu ?

25 novembre : Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Alors, posons-nous cette question : le stand de lutte contre les violences faites aux femmes (et aux filles), organisé conjointement par le Planning familial de Saône-et-Loire et le collectif féministe #NousToutes 71 a-t-il été entendu ?

Elisa Perret, coordinatrice du Planning familial de Chalon, entourée des bénévoles Sarah, Léa, Tarja, Lola, Inès, Dominique et Corentin, a accueilli hier les passants, allant même au-devant d’eux. L’objectif ? Sensibiliser à une cause qui mérite l’attention.

Éveiller les consciences

« Il vous laisse sortir entre copines, habillée comme vous le souhaitez, il a confiance en vous : est-ce de la faiblesse ? »

« Il est violent avec sa conjointe, la frappe : pensez-vous que cet homme est forcément malade psychologiquement ? »

« Il la dévalorise devant les autres, pensez-vous que c’est un jeu ?

« Pensez-vous que l’alcool provoque inéluctablement un comportement violent ? »

Les animatrices du stand interpellent ainsi la réflexion pour sensibiliser les visiteurs à la lutte contre les violences faites aux femmes (et aux filles). Qu’est-ce qui est acceptable, où commence l’abus de pouvoir ?

Les lycéens interviewés devant le stand ont fait un zéro faute ! Aucune naïveté de leur part, ils sont même assez lucides.

Un outil de com ingénieux : le « violentomètre »

Au mur d’expression et slogans qui donnent le ton, s’ajoute la distribution d’un ingénieux outil de communication : le « violentomètre » (voir photo ci-après). Il se présente sous la forme d’un gros qu’un marque-page – et si seulement il pouvait marquer les esprits –, une sorte d’échelle de Richter des relations homme-femme, qui permet aux filles d'évaluer le degré de toxicité de leur relation : « Ta relation est saine quand il… / Il y a de la violence quand il…/ tu es en danger quand il… » les faits quotidiens d’un couple sont listés selon une gradation qui va de la relation démocratique et saine à celle, totalitaire et abusive.

La prévention = moyen le plus sûr pour éliminer la violence

Bien qu’omniprésente, la violence basée sur le genre n’est pas inévitable. La prévention, autrement dit, l’éducation précoce, doit démêler le vrai du faux. Désosser les préjugés sexués sur les rôles traditionnels attribués à la femme, sur la prétendue supériorité d’un sexe sur l’autre. Révéler l’impact nocif – parfois les ravages – de la domination sur le mental des filles, le sentiment d’insécurité qu’elle installe.

C’est par là que l’élimination de la violence aux femmes doit commencer.

Enseignante à Chalon, référente égalité dans son établissement, Zoé Lartaud était sur le stand en tant que bénévole de #NousToutes 71. Depuis 2018, une directive demande à chaque établissement du second degré de nommer un référent égalité, chargé de diffuser une culture d’égalité entre les hommes et les femmes (ou garçons filles). Trois ans après, force est de constater qu’on est à la traine, comme le souligne Zoé : « #NousToutes a mené une enquête en juin 2021 : sur 1 000 lycées interrogés, 2 sur 3 n’avaient pas de référent égalité, alors que c’est obligatoire depuis 2018 ! » (Source 20 minutes.)

Plus des 2/3 des lycées français sont donc… de mauvais élèves !

Avec une collègue, Zoé fait des interventions dans les classes : violentomètre, vidéos pédagogiques, chiffres aussi réels qu’effarants… Quel constat ? « Je trouve que les élèves sont de plus en plus informés sur le sujet des violences faites aux femmes, grâce aux réseaux sociaux. Ils vont sur YouTube, TikTok ou Instagram et se mobilisent, à leur manière, en partageant sur les réseaux. »

Les Chalonnais au rendez-vous ?

Chalonnais, vous pouvez mieux faire !

Avec ses collègues, Élisa Perret a lancé la machine, qu’elle adaptera à la réaction des citoyens.

Reconnaissons toutefois que la mobilisation des Chalonnais et Grands-Chalonnais se fait attendre. Pas assez de communication ? Ou pas assez d’intérêt, de prise de conscience ? Car sensibiliser, c’est conscientiser, faire appel à la conscience.

Le clin d’œil d’info-chalon

Arthur, Lilou, Romane et Molly sont 4 lycéens venus soutenir leur amie bénévole au stand. Et comme pour signer leur intérêt pour la cause, ils débutent une partie de cartes dans le ton de la journée : le jeu du consentement.

Et c’est sur cette note positive et pleine d’espoir que nous finirons.

Par Nathalie DUNAND
[email protected]

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