Opinion

NUCLÉAIRE : Les communistes appellent à «ne pas rester au bord du chemin en Bourgogne-Franche-Comté»

Les communistes considèrent que, «à partir de ses implantations stratégiques dans la filière nucléaire, à Belfort ou au Creusot», la relance du programme électro-nucléaire annoncée par le président de la République peut «assurer un nouvel élan économique, social et écologique» à la Bourgogne-Franche-Comté.

Communiqué du comité Bourgogne-Franche-Comté du Parti Communiste du 21 février 2022 

Relance nucléaire: ne pas rester au bord du chemin en Bourgogne Franche-comté !

Emmanuel Macron a officialisé à Belfort la commande de 6 réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR 2), suivie de 8 autres, annoncé le déploiement des énergies renouvelables sur le sol français et affiché un objectif de réduction de 40% de la consommation énergétique. Il inscrit ainsi la trajectoire énergétique française dans un objectif de décarbonation complète d’ici 2050, avec un des scénarios proposés par le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE.

Cette relance du programme électro-nucléaire est aujourd'hui la seule à même de répondre aux besoins liés à la transformation écologique et à une nouvelle industrialisation, en respectant l'objectif de décarbonation des consommations d’énergie.

Hélas, la méthode est une fois de plus celle qui aura prévalu au cours du quinquennat : autoritaire, réduite à un arbitrage présidentiel sans débat parlementaire et citoyen, avec de plus une confusion entretenue entre décision d’État et annonce de campagne d'un candidat non déclaré.

Notre inquiétude porte aujourd'hui sur les moyens mis à disposition, après plusieurs décennies d'affaiblissement et de perte de compétences de la filière, l'abandon du surgénérateur Astrid, et l'assèchement financier d'EDF pour garantir des marges à ses concurrents, auquel le gouvernement vient encore récemment de contribuer en lui prélevant 8 milliards d'euros pour limiter la hausse des tarifs de l'électricité. 

Le transfert effectif de General Electric à EDF va prendre au moins un an, une période durant laquelle les activités stratégiques de Belfort liées à la production des centrales nucléaires vont être figées.

Dans ce contexte incertain, la région de Bourgogne Franche-comté a un rôle majeur à jouer, des initiatives à prendre pour rentrer de plain pied dans ce nouveau développement qui , à partir de ses implantations stratégiques dans la filière nucléaire, à Belfort ou au Creusot, ses 120 établissements et ses 10000 emplois, peut lui assurer un nouvel élan économique, social et écologique.

Nous appelons à la mise en place d'un grand plan régional de formation aux métiers du nucléaire, passant par des créations de bac pro, BTS, et cursus ingénieurs, sécurisés dans le temps, mais aussi par le soutien au tutorat dans les entreprises de la filière, car la moyenne d’âge y est souvent élevée et il y a un vrai défi de transmission des compétences et savoir-faire à relever.

Il faut également soutenir la recherche car la technologie EPR 2 est transitoire et c’est la fermeture du cycle du combustible qu’il faut viser à terme, avec le surgénérateur, puis la maîtrise de la fusion nucléaire.

Cet élan doit s’accompagner d’actions de culture scientifique et technique auprès de tous les publics et singulièrement les jeunes, pour que grandisse la compréhension des contraintes liées à la production et à la distribution d’électricité décarbonée.

Sur ces enjeux majeurs d'énergie décarbonée, de besoins d'emplois et de qualifications pour garantir la maîtrise industrielle de la filière nucléaire, la sécurité de ses installations et préparer le dépassement des technologies actuelles, notre région ne doit pas rester sur le bord du chemin.