Chalon sur Saône

Convoi humanitaire pour l'Ukraine : Hervé Dumaine «prêt à retourner là-bas»

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 06 Avril 2022 à 06h00

Convoi humanitaire pour l'Ukraine : Hervé Dumaine «prêt à retourner là-bas»

Le pharmacien des Aubépins a fait partie du convoi humanitaire organisé par le maire de Fragnes-La Loyère, Alain Gaudray. Un périple de près de 4000 kilomètres aller-retour qui les a mené jusqu'à la frontière polono-ukrainienne. Il nous fait part de ses impressions. Plus de détails avec Info Chalon.

«Une action est une pensée qui se manifeste»

Cela fait pas longtemps que le pharmacien des Aubépins, Hervé Dumaine, a retrouvé le sommeil.

Et pour cause, ce dernier a fait partie du convoi humanitaire organisé par Alain Gaudray, le maire de Fragnes-La Loyère. 

Partie ce vendredi 25 mars à 9 heures 30 du parking des entrepôts Girardot, le groupe ayant mis à disposition un autocar et quatre chauffeurs, la caravane a parcouru près de 4000 kilomètres à travers l'Europe pour atteindre la frontière de la Pologne avec l'Ukraine pour apporter du matériel médical aux populations de réfugiés, avant de revenir ce lundi 28 mars aux alentours de 19 heures à Fragnes avec 6 des 30 réfugiés, dont une fillette de 3 ans, Sofia (ici en photo avec Hervé Dumaine).

Lors de cet entretien qui s'est tenu dans son officine, le pharmacien nous a fait part de ses impressions.

Homme d'action, Hervé ne pouvait pas rester les bras croisés alors qu'une impitoyable guerre se déroule à 2000 kilomètres de chez nous.

Le déclic, il l'a eu le 5 mars au soir, «en regardant les actualités».

Un déluge de feu et des images terribles qui ne pouvaient laissé insensible le Chalonnais.

«Impossible de faire comme si de rien était», explique l'élu local qui agit en son nom propre.

Celui-ci décide d'en parler à Alain Gaudray qui justement préparait déjà de son côté un convoi à destination des populations fuyant la guerre qui fait rage en Ukraine.

C'était d'autant plus une évidence pour nos deux compères qu'ils sont tous deux lieutenant-colonel du 815ème HMC (hôpital mobile de campagne), une unité de réservistes aujourd'hui dissoute.

«Nous avons juste mis à profit notre expérience au sein du 815ème et pour nous, ça a du sens. Aider ces populations, c'est ce pourquoi nous avons été formés. Nous ne faisons pas cela pour attirer l'attention, ni Alain (Gaudray) ni moi n'avons besoin de ça pour exister, mais parce qu'il est clair que nous sommes plus utiles auprès de ces malheureux qu'à rester les bras croisés», poursuit Hervé.

«Pour moi, Alain a fait un travail fantastique et je suis très fier d'avoir vécu cette expérience à ses côtés», ajoute-t-il.

Si la communication a été difficile du trajet, seul un chauffeur parlait un peu le polonais et, au retour, un réfugié parlait l'anglais, ils ont réussi à se faire comprendre des passagers, lier des liens avec eux, et mener leur mission.

«Nous avons été au plus près de la détresse humaine. En partie seulement, car comme Alain, je pense que nore mission ne sera véritablement accomplie qu'à partir du moment où ceux que nous avons ramené auront bien obtenu le statut de réfugiés. Nous tenons, Alain et moi, à saluer l'engagement des Polonais et toutes les personnes qui ont contribué à cette collecte», précise notre pharmacien.

Celui-ci remercie également les traductrices, Olga Roren de Champforgeuil et Nehlia Foizel de Chaumont (Haute-Marne) pour leur aide précieuse.

Un périple riche en émotions qui a laissé des traces dans leurs cœurs.

Alain et Hervé auraient pu se statisfaire de ce qu'ils ont accompli et raconter à qui veut l'entendre «cette belle aventure humaine» mais c'est bien mal les connaître...

Se refusant à quelque forme de publicité qui soit autour de ce convoi, l'homme nous laisse à penser qu'ils en ont vu plus que ce qu'ils nous en disent. Nous ne le saurons probalement jamais mais l'essentiel n'est pas là...

Une partie de nos interrogations est peut-être d'ailleurs à trouver dans la dernière réaction d'Hervé : «Je ne peux pas dire quand ni comment mais j'y retournerais. Je sais désormais à quoi m'atteler».

Même son de cloche du côté du maire de Fragnes-La Loyère.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati