Opinion de droite

PRESIDENTIELLE - Le sénateur de Haute-Saône, Alain Joyandet, appelle à reprendre en main le parti LR

PRESIDENTIELLE  - Le sénateur de Haute-Saône, Alain Joyandet, appelle à reprendre en main le parti LR

Communiqué

Le résultat électoral auquel sont confrontés Les Républicains n’est pas une surprise. Valérie Pécresse n’en porte pas - seule - la responsabilité. On ne prépare un Président de la République en 5 mois !

La stratégie mise en place par les responsables de notre famille politique après les européennes de 2019 conduisait inéluctablement à cette lourde défaite.
Après avoir poussé Laurent Wauquiez vers la sortie, lui interdisant de se relever des européennes, une règle curieuse a été imposée aux candidats pour participer à l’élection du Président des Républicains en 2019 : ils devaient s’engager à ne pas convoiter l’Élysée en 2022 ! Incroyable pour la famille gaulliste ! Cette étrange règle voulait dire de facto que nous allions présenter à l’élection présidentielle un candidat totalement impréparé.

Ce fut la double faute qui est à l’origine de nos déboires. Comment "fabriquer" un présidentiable entre le 4 décembre et le 10 avril de l’année suivante ? Notre candidate l’a vite compris.

Mardi 14 mars 2022, Valérie Pécresse, devant le Groupe des Républicains au Sénat, a dit regretter de ne pas disposer de suffisamment de temps. Évidemment cela n’explique pas tout, mais c’est essentiel. Je fais partie de ceux qui – en 2019 – se sont élevés pour contester cette stratégie.

Alors même que cette élection interne de 2019 se situait idéalement dans le temps, à 3 ans de la Présidentielle, pour donner de l’épaisseur à notre candidat à l’élection suprême, on a préféré installer un Président intérimaire. Il a certes été élu, mais sans concurrence réelle compte tenu de la règle mise en place. Dans ce contexte, Christian Jacob a donné le meilleur de lui-même. Il n’est pas en cause. Sauf à avoir béni cette stratégie incompréhensible. Quel gâchis !

François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande se sont préparés pendant de longues années avant d’entrer à l’Élysée. Ils ont eu tout le temps de labourer le terrain et d’élaborer un projet. Emmanuel Macron a eu 5 ans, à la Présidence, puis comme patron de Bercy, pour prendre son envol. Marine Le Pen, qui accède à nouveau au second tour, est la patronne de son parti depuis plus de 10 ans. Alors que la France n’a jamais été aussi à droite, notre candidate est éliminée dès le 1er tour.

Pour nous relever, nous avons urgemment besoin d’un leader et pas d’une collégialité inopérante.
Cette fois, utilisons les 5 ans à venir pour en faire un gagnant. Il faudra donc organiser des élections internes pour désigner le Patron de notre parti, le plus vite possible, après une période de deuil la plus brève. Cela afin de coller à nos institutions telles que nous les avons modifiées.

C’est la droite qui a changé l’architecture de la Vème République avec le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral.

De ce fait, notre vie politique est rythmée par la seule élection présidentielle. Ceux qui la perdent sont au purgatoire pendant 5 ans - exécutif et législatif compris – tellement les pouvoirs sont désormais concentrés dans les mains du Président. La mission principale de notre famille politique est donc de préparer l’élection présidentielle. Nous l’avons un peu oublié pendant ces trois années. Il est urgent de revenir aux fondamentaux, si nous trouvons les voies et moyens de notre survie.