L’hypertonique Arnaud Ducret et son humour tranché à tous les coins de rue ont émoustillé Chalon

L’hypertonique Arnaud Ducret et son humour tranché à tous les coins de rue ont émoustillé Chalon

Là où l’artiste en question passe, l’herbe trépasse, ne repousse plus, tant son engagement –physique et moral-est entier dans la satire de sa vie au sens large du terme. Ce mercredi soir salle Marcel-Sembat à Chalon-sur-Saône il a bourré son public de saillies pas piquées des hannetons. On n’en attendait pas moins.

La vie repensée, surtout la sienne, ça a du bon !

Entre son premier spectacle et maintenant, cinq longues années se sont écoulées. Un bail, un gouffre insondable, l’infini, il était grand temps que la barre se redresse ! « That’s life », c’est la dénomination so british de ce second show aux caractères énergivores durant lequel il dénude son existence en démêlant l’écheveau. Avec un rythme d’élocution ultrarapide le quadragénaire mouille le maillot continûment, sautant du coq à l’âne quand les circonstances le poussent à  le faire, et au diable vauvert les temps morts ! « Vous êtes mon énergie », a-t-il lancé en offrande à ses inconditionnels.

A l’aide d’une vitalité peu commune ses personnages donnent l’impression d’être plus vrais que nature, égrainés lors d’un inventaire à la Prévert. Car des faits marquants tapissaient le fond de sa mémoire, qui est devenue du coup collective : les vacances avec ses parents dans les années 90, ses petits boulots, l’inauguration d’une œuvre d’art qui prête à discussion, le doublage (vocal) de films porno, sa femme éprise de pole dance jusqu’à la folie, ses tournages dont celui consacré à Xavier Dupont de Ligonnès, ses triplés, des membres de sa famille, son futur non dénué d’excentricités dans un EHPAD où il va clopin-clopant, etc.

Des choix bien arrêtés  en  technicolor afin de susciter le rire irréfléchi et automatique. L’humoriste a de surcroît plus d’un tour dans son sac : mimiques, gestuelle, bruitage, style franc et direct, sont autant d’arguments pour tisser la trame de son action ravageuse. Au final, un « grand délire » à la force du poignet absorbé du début à la fin par un auditoire jamais blasé ni assouvi, où il en a eu pour son argent. Arnaud Ducret soit loué !

 

                                                                                                    Michel Poiriault

                                                                                                    [email protected]