Culture

Laurie Peret, une humoriste olé olé qui a tranché dans le vif

Laurie Peret, une humoriste olé olé qui a tranché dans le vif

Elle ne s’est pas gênée pour dire tout haut ce que d’aucuns pensaient tout bas, ce samedi soir en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône. Son empressé public, bien qu’étriqué, lui a renvoyé l’ascenseur à sa manière, en mettant un veto au conventionnellement correct.

Une vision féminine revue et corrigée

Dans son premier seule-en-scène, rédigé qui plus est  par ses soins, répondant à l’appellation « Spectacle alimentaire en attendant la pension », la bouffonne de service ne s’embarrasse ni de circonvolutions verbales, ni de fioritures, sa stratégie résidant dans le démantèlement des lieux communs très proprets. Il y a eu de la friture sur la ligne des bien-pensants ! Avec son style fleuri l’artiste transgresse, le sarcasme se tapit à chaque coin de rue, et vogue la galère ! Son humour empli de causticité ne fait pas dans le détail, appelle à l’occasion le bafouage, est multiforme, terre à terre, brut de décoffrage. Il s’évade même du côté du dessous de la ceinture au moyen de traits d’esprit salaces. On aime ou on n’aime pas… Si la dérision  s’avère omnipotente, l’autodérision prend également toute sa part. Car Laurie, faussement crédule, évoque son existence par le biais de blagues lestes, celles qui déclenchent l’hilarité générale.

Son itinéraire particulièrement féminin, et pour cause, se saisit du commandement des opérations. Alors le fait de prendre la vie systématiquement du bon côté, sa fille, son accouchement puis sa rééducation du périnée,  la soirée déguisée avec entre autres son mari Patrick, , etc. permettent de mettre l’accent sur des tranches de vie inéluctablement boyautantes. D’autant plus que l’amuseuse a une solution pour accorder une plus-value au délassement : à savoir un mini piano électrique avec lequel elle met en valeur des saynètes chantées. A l’image, par exemple, d’une parodie de Patricia Kaas, de la chanson « La maternelle », ou sur son âge. Laurie Peret improvise par ailleurs pas mal, réplique du tac au tac, fait monter une personne sur scène pour un moment gentiment désopilant, l’interaction ne mollit pas. Dans son champ visuel aperçoit-elle des cajoleurs jamais à court d’encouragements, signes tangibles d’un consentement pur et dur. Jusqu’au ban bourguignon, qu’elle a identifié, pour personnaliser l’auditoire. Fermez le ban.

Un livre pour rester dans le même ordre d’idées

Pendant le confinement, plutôt qu’attendre et voir venir de façon improductive, Laurie Peret a conçu un ouvrage intitulé « Les petits conseils ». Si le cœur vous en dit…

 

                                                                                                                Michel Poiriault

                                                                                                               [email protected]