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Métiers en tension : Et pourquoi pas les migrants ?

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 01 Juillet 2022 à 19h39

Métiers en tension : Et pourquoi pas les migrants ?

Ce matin, les Accompagnants au commissariat organisaient une conférence de presse, l'objectif étant de dénoncer l'incohérence entre les besoins de main-d'œuvre sur des métiers en tension répertoriés et les qualifications de migrants accompagnés par leurs soins renvoyés dans leur pays d'origine. Plus de détails avec Info Chalon.

Comme à l'accoutumé, les Accompagnants au commissariat étaient, ce vendredi 1er juillet, aux côtés de 5 déboutés du droit d'asilede 8 heures 45 à 10 heures.

Originaires des Comores, de Guinée-Conakry, d'Albanie et de Macédoine du Nord, tous ont reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et une interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) délivrées par le préfet de Saône-et-Loire, Julien Charles.

Pour l'heure, ils doivent se présenter au commissariat tous les jours à 9 heures sauf le week-end.

En tout, le collectif accompagne 12 demandeurs d'asile.

«Sur les douze, on en voit au moins cinq ou six et parfois pendant un moment, certains ne sont plus sur notre tableau d'accompagnement avant de réapparaître de temps à autre», nous explique Jacques Tatreaux.

«Ils sont assez jeunes», précise Gérard Bonnier, un autre membre des Accompagnants au commissariat.

«Nous dénonçons cette situation incohérente, ils ont quasiment tous une promesse d'embauche et ils remplissent tous les critères de la circulaire Valls mais on les régularise pas. Malgré les formations, des diplômes en cuisine, bâtiment et restauration, des secteurs en tension, et alors qu'ils sont prêts à travailler, on veut les renvoyer dans leur pays d'origine», déplore Jacques.

«Il y a d'ailleurs plus d'un million d'offres d'emplois non pourvues et ça ne fera qu'augmenter avec le temps», ajoute à son tour Michel Flandrin, un autre membre du collectif.

Bien que compétents dans bien des domaines, ces migrants déboutés du droit d'asile se sentent souvent «perdus et en déshérence», faute de possibilité de voir leur situation s'améliorer. 

«En franchissant le commissariat, ils vivent tous dans la peur d'être renvoyés dans leur pays d'origine», nous explique Gérard pour mieux souligner l'angoisse kafkaïenne que vivent ces demandeurs d'asile, parlant même de «violence d'État».

En attendant, les Accompagnants au commissariat seront aux côtés de ces «damnés de la terre» du lundi au vendredi.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati