Saône et Loire

Le dinosaure Michel Jonasz ? Il va bien, très bien même, les Nuits Bressanes en attestent

Le dinosaure Michel Jonasz ? Il va bien, très bien même, les Nuits Bressanes en attestent

Même si c’est de notoriété publique, nous tairons son respectable nombre de printemps. Car avouons-le tout de go, Michel Jonasz n’a pas l’âge de ses artères. Nous en voulons pour preuve la démonstration effectuée dimanche à partir de 23h30 en guise de clôture de l’édition 2022 des Nuits Bressanes. Du grand art.

Des leçons de vie qui ne disent pas leur nom

Se faire du bien en compagnie de ce ténor de la chanson française qu’est Michel Jonasz équivaut à quitter le plancher des vaches pour se retrouver en apesanteur en donnant libre cours à sa propre intériorisation, mais en étant invariablement sous le joug du maître de cérémonie. Un prérequis cependant : disposer d’une sensibilité à fleur de peau, histoire de démêler l’écheveau de pérégrinations au cœur d’un sentiment à nul autre pareil : Michel a loué l’amour dans son acception la plus large. A chacun(e) de s’y immerger en toute connaissance de cause. Parallèlement à l’inestimable apport généré par «Du blues, du blues, du blues », « Minuit sonne », « Groove, baby, groove », « Nuits tropicales », « Les fourmis rouges », « Lucille », « Les lignes téléphoniques », « La maison de retraite »…

Un travail de métronome

Les maîtres-mots : blues, groove, swing. Tout un monde au sein duquel le tempo s’avère entêtant, lancinant, bénéfique à plus d’un titre. La souplesse des mouvements ne prête pas le moins du monde à la confusion, demandez aux puristes qui s’en abreuvent tant et plus. Langueur et encastrement répétitif chaleureux en constituent les deux mamelles, définition qui vaut ce qu’elle vaut ! Ce qui ne gâche rien, c’est l’humour fin et l’esprit de légèreté dont ne se départit jamais l’homme au vibrato particulièrement efficient, qui brille par son unicité. Pour s’emplir la tête d’airs populaires et enivrants, deux solutions : soit avec l’orchestre  XXL, ce qui était le cas à Louhans. Soit en mode piano-voix (en vigueur depuis huit ans), avec son inséparable coopérateur Jean-Yves d’Angelo. Une chanson a été extraite de ce dernier répertoire : »Je voulais te dire que je t’attends », lourde de sens…Corrélativement, il y a des porte-bonheurs, sacralisés. « Super nana », «La boîte de jazz » en font partie, procurant excitation et admiration dans les travées, au point de les laisser reprendre en chœur par l’auditoire se sentant concerné. Les meilleures choses ayant une fin, c’est par « Joueurs de blues » que l’ensorcellement a baissé sa garde. Juste après le spectaculaire solo du batteur Manu katché. La messe était dite. Braves gens, vous pouviez regagner vos pénates pour dormir du sommeil du juste.

 

                                                                                                                       Michel Poiriault

                                                                                                                       [email protected]