Givry

Dernier concert pour Yara à Givry

Dernier concert pour Yara à Givry

C'est à Givry que la jeune Ukrainienne a donné une représentation pour le plus grand bonheur des Givrotins.

Elle s'appelle Yaroslava, prénom courant chez elle et faisant écho au Grand-Prince de Kiev dont la fille Anne épousa d'ailleurs le successeur d'Hugues Capet, mais pour le public français, ce sera simplement Yara. À tout juste 12 ans, on peut dire que la jeune chanteuse originaire d'Odessa ne manque pas de talent.

Si son père est resté sur le front pour soigner les blessés de guerre et défendre la patrie de l'agression par le voisin russe en tout début d'année, c'est accompagnée de sa maman Olga que Yara a donné de la voix lundi soir pour son dernier concert à la Halle Ronde de Givry, devant un auditoire de quelques quatre-vingt personnes.

D'Odessa à Givry, la fille marche dans les pas de sa mère
Le hasard fait décidément bien les choses. Parties de leur ville côtière du sud-ouest de l'Ukraine, à quelques encablures de la Roumanie et de la Moldavie, Yara et sa maman arrivent d'abord à Paris. Là, elles retrouvent l'imprésario du Chœur des Voix Magiques de l'Ukraine, qui organise une tournée en France pour soutenir son pays. Or il se trouve qu'Olga est déjà venue au même âge que sa fille se produire à Givry mais, trop jeune ou trop loin pour s'en rappeler, elle redécouvre lorsque l'imprésario lui montre des photos.

Le talent et le sens artistique sont donc une histoire de famille. Se rêvant chanteuse, Yara apprend à développer sa voix depuis quatre ans déjà, en parallèle d'autres techniques comme la guitare et le piano. Sans oublier la langue française depuis son entrée au collège et surtout depuis son arrivée à Paris.

Bref, de fil en aiguille, par relations de relations, Yara et sa maman ont l'occasion de passer l'été à Givry, hébergées chez des amis. Paris est certes « charmante », mais les rues de Givry, elles, sont propres, et ses habitants bien sympathiques. Quel dommage de devoir déjà repartir…


Une heure et demie de chansons ukrainiennes… et françaises
Après un premier concert dans l'été que Yara confesse avoir abordé avec une nervosité bien naturelle, et avant de rentrer à Paris pour raisons administratives, place à sa dernière performance, animée par le maître de cérémonie et président de l'association Animation en Côte Chalonnaise, Jean-Claude Dufourd.

Loin du cliché des chants traditionnels tels Kalinka ou Katyousha à la sauce Armée rouge, mais néanmoins tout de jaune vêtue (l'une des deux couleurs nationales) et coiffée d'une couronne de fleurs typique du style slave, ce sont des chansons pop qu'a entonné Yara, certaines parlant de l'amour et du respect que les parents donnent à leurs enfants, d'autres des meilleurs moments passés au sein de chaque famille (elle en profite pour souhaiter un joyeux 19e anniversaire à sa soeur adorée « Dashenka »). D'autres encore disent « non » à la guerre, parlent d'un bateau comme symbole de liberté et de la victoire du bien sur le mal.

Cinq chansons entremêlées de vidéoprojections de son pays lorsque la paix régnait encore. Une ville à la fois historique et moderne, active, sportive, culturelle. À l'intermède suivant, c'est le chaos de la guerre que l'on voit, et au premier plan les victimes civiles.

Heureuse sur scène
Ayant jusque-là précédé chaque chanson d'une présentation qu'elle lit en français, Yara explique alors sa fascination pour la France, à qui elle exprime toute sa reconnaissance pour son accueil chaleureux. Et c'est alors parti pour quatre chansons françaises, de « Padam Padam » et « Sous le Ciel de Paris » (Édith Piaf) à « La Seine » (Vanessa Paradis), où elle s'accompagne de sa guitare sèche, et « On Écrit Sur les Murs » (Kids United).

Tonnerre d'applaudissements amplement mérités. Puis reprise d'une des chansons ukrainiennes où, comme la première fois, elle esquisse quelques mouvements de danse pendant que le public tape des mains en rythme. Et de conclure, « Vive la France, Слава Україні » (prononcez /sla-va ou-kra-i-ni/), avant un verre de l'amitié et une série de selfies avec les uns et les autres.

Souhaitons à Yara et Olga un bon retour à Paris, une grande carrière, la santé et la sécurité à son père, et une fin à ce conflit. D'ici à leur prochaine visite en Côte Chalonnaise où, qui sait, Yara nous chantera peut-être l'un des standards de la chanson ukrainienne, « Tchervonou Routou » (private joke lors de l'interview avec Yara et Olga qui liront sûrement ces lignes).