Faits divers

Le buraliste braqué au Plateau est en colère et il le fait savoir

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 24 Septembre 2022 à 06h00

Le buraliste braqué au Plateau est en colère et il le fait savoir

La récente décision du tribunal de gande instance de Chalon-sur-Saône de renvoyer les deux braqueurs devant le tribunal des enfants, en raison de leur minorité, révolte Jean-Michel Morandière, le buraliste du Plateau, qui s'en fendu d'un message sur les réseaux sociaux. Plus de détails avec Info Chalon.

Rappel des faits : le bureau de tabac du Plateau a été la cible d'un braquage le mercredi 7 septembre.  Les braqueurs, deux adolescents âgés de 17ans se sont faits remettre le contenu de la caisse sous la menace d'une arme à feu. Quelques centaines d'euros. Des renseignements ont permis à la police de les arrêter un plus tard dans la journée. 

Comme l'indique le buraliste, Jean-Michel Morandière, une figure bien connue du quartier qui est également adjoint au maire en charge de la jeunesse et de la vie des quartiers, sur son compte Facebook, «ils vont être jugés par le tribunal pour enfants».

Une situation qui révolte le gérant. Ce dernier estime que «le parquet travestit la vérité des faits en effaçant "à main armée"».

«Le procureur et le parquet veillent à ce que les investigations tendent à la manifestation de la VÉRITÉ et qu'elles soient accomplies à charge et à décharge,  dans le respect des droits de la victime», peut-on entre autres lire dans ce post daté du 22 septembre.

«Où est le respect de la victime quand la justice se donne le droit de travestir LES FAITS», s'interroge le buraliste.

«Sur une simple appréciation, par un coup de baguette magique, on fait disparaître les preuves, et pas des moindres puisqu'il s'agit d'un vrai revolver que j'ai identifié au commissariat, et d'un grand couteau. Ces armes ont servi à menacer et terroriser trois commerçants qui ont craint pour leur vie», poursuit le commerçant (ici en photo avec le boulanger du quartier, une autre victime des braqueurs).

Ne cachant pas son amertume, «je me disais qu'avec leurs antécédents et pour la violence d'un braquage ils allaient prendre cher et que les citoyens seraient protégés», Jean-Michel explique que depuis le braquage, des «gamins âgés de 13 à 17 ans» se rendent sous le centre commercial pour le provoquer, lui et les autres commerçants du quartier.

Exerçant depuis plus de 20 ans le métier de buraliste sur «un quartier de plus en plus difficile», comme il l'explique dans ce même post, le commerçant ne demande que deux choses : le respect et que justice soit faite.

«Bousculé physiquement et psychologiquement», celui-ci nous explique que, bien qu'étant «un costaud» et pas de nature à avoir peur comme le boulanger, vivre et revivre la scène tous les jours.

«J'ai pratiqué des sport de combat.  Anthony (Ndlr : le boulanger du quartier) est un beau bébé aussi et a les formations pour être garde du corps (...), nous sommes assez intelligents pour se protéger face à une vraie arme à feu. On a perdu du chiffre d'affaires, (...). On est courageux mais la décision du tribunal de Chalon de passer les braqueurs devant un tribunal pour enfants, en laissant tomber "à main armée", cela ne nous aide pas a aller mieux. Nous souhaitons que justice soit faite avec de vraies accusations. Que la population se sente protégée et que ce soit un exemple pour tous les mineurs qui se sentent libres dans leurs actions, leurs provocations, leur vulgarité et qui ne craignent rien de la justice française», nous dit-il.

«Nous avons un avocat et nous n'allons pas lâcher l'affaire !  Notre démarche est d'essayer de requalifier les faits, nous tenons à denoncer l'injustice dont nous sommes a nouveau victime, mais cela rappelle aussi à beaucoup de monde des expériences personnelles et nous recevons énormément de soutien. Nous pouvons l'avouer, ça fait du bien», ajoute le buraliste qui se dit «déterminé».

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati