Faits divers

Permis suspendu, 13 mentions au casier - « Je suis routier, moi ! »

Par Florence SAINT-ARROMAN

Publié le 24 Octobre 2022 à 18h51

Permis suspendu, 13 mentions au casier - « Je suis routier, moi ! »

Ce lundi 24 octobre, un homme poursuivi pour avoir commis 7 infractions et placé en détention provisoire il y a trois jours, doit être jugé selon la procédure de comparution immédiate. Son avocate est retenue dans une autre salle, pour un autre dossier.

« On attend votre avocate, Monsieur, dit le président.
- Et si elle est pas là ? s’exclame le prévenu.
- On ne peut pas faire sans. Et vous serez jugé aujourd’hui, monsieur, si c’est ce qui vous inquiète.
- Oh ! Moi, je m’inquiète plus ! (d’une voix forte et enthousiaste)
- Ben c’est le principal. »

Maître Faure-Revillet arrive. Le président commence à lire. « Vous êtes français, sans profession » Le prévenu s’écrie : « Mais si ! Je suis routier, moi ! » Le président Marchand lui demande sèchement de parler bien calmement, surtout. Le prévenu s’excuse mais bon, on lui dit qu’il n’a pas de profession alors qu’il en a une, alors bon.

Un routier au permis suspendu

Il est routier, n’empêche que son permis a été suspendu le 16 février dernier (décision notifiée un mois plus tard). C’est donc un routier qui ne devrait plus conduire et qu’on a contrôlé au volant le 20 octobre (et il avait pris de la cocaïne, de surcroît), le 16 juin, le 18 septembre, à Chalon. Le 25 juin il conduisait un scooter, non assuré (et portait un couteau de cuisine). Une dernière infraction, du 20 mai, aux Bizots, est relative à un fait de recel (une voiture volée).

Il veut préparer sa défense

Le prévenu interrompt de nouveau le juge, parce qu’il a bien écouté la liste de ce qu’on lui reproche et il estime que plusieurs choses ne vont pas, dont cette histoire de couteau de cuisine. « Je préfère préparer ma défense. » Son avocate : « Ah ? » Lui : « Ben oui, on parle d’un couteau…. Et puis on ne s’est pas vus ! » Le président accorde 5 minutes de suspension pour que le prévenu puisse parler avec son avocate. Un entretien bien peu confidentiel, puisque si le tribunal se retire, le public et la presse restent.

En quelques minutes la cause de la demande de renvoi a changé

Le prévenu maintient sa demande de renvoi. Alexandre Marey, substitut du procureur, requiert son maintien en détention, même si le parquet a mis la dernière peine du casier de monsieur, « la treizième », à exécution. Le prévenu est donc détenu, pour 8 mois. Il a d’ailleurs quelque chose à dire : « Pour récupérer mon permis, il ne me manquait qu’une visite médicale. Donc, c’est pour ça que je demande un délai, pour avoir le temps de passer la visite et récupérer mon permis. » …

De l’argent, pour cantiner

Le tribunal ordonne son maintien en détention pour éviter le renouvellement des infractions, et s’assurer qu’il sera présent à l’audience du 8 décembre. Le prévenu est ravi que certains de ses proches se soient déplacés pour le voir, il en profite pour demander deux-trois choses, et de l’argent, pour cantiner.

FSA