Opinion de gauche

Nucléaire en Saône et Loire, "ce choix industriel est incompatible avec l’urgence climatique "

Nucléaire en Saône et Loire, "ce choix industriel est incompatible avec l’urgence climatique "

déplore Patrick Monin, Secrétaire Départemental EELV Saône-et-Loire

Pour les ministres du gouvernement, les jours passent et les annonces comme les manières de porter les débats se succèdent et se ressemblent. Au Creusot, la visite de Mme Pannetier-Runacher n’a pas échappé à la règle.

 

A l’heure de choix cruciaux en matière d’énergie, la ministre annonce,  au mépris de la démocratie, de l’échéance climatique et de la surêté, la relance massive du nucléaire avec une filière industrielle en Saône-et-Loire pour la fabrication des cuves jusqu’alors construites en Europe de l’est.

 

Les annonces de la Ministre interviennent, à l’heure ou s’ouvre le projet de loi nucléaire avec la volonté de construire 6 EPR supplémentaires sans tenir compte du fiasco industriel et financier étrillé dans un rapport de la cour comptes de 2021. Celui_ci pointe les surcoûts et les dérives. Avec une multiplication par 3,3 du coût de construction de l’unique EPR de Flamanville, par au moins 3,5 du délai de mise en service de ce réacteur nouvelle génération, comment peut-on faire payer aux contribuables une fuite en avant voué à l’échec ? 

 

De plus, ce choix industriel est incompatible avec l’urgence climatique : rareté de la ressource en eau pour refroidir les centrales, besoin de solutions immédiates pour réduire les émissions de C02 avant 2030 alors qu’il faut 20 à 30 ans pour construire un nouveau réacteur…

 

Parallèlement à cette relance, le gouvernement accélère la mise en danger des populations face aux risques nucléaire. En toute opacité, le gouvernement est en train de démanteler l’IRSN qui apporte une expertise indépendante de la décision qui relève de l’Autorité de Sureté nucléaire ( ASN). La disparition de ce garde-fou va renforcer l’opacité et réduire l’accès à l’information. 

 

Les écologistes s’opposent au « quoiqu’il en coute nucléaire », associé à une réduction de la sécurité et de la sureté.  Nous réaffirmons l’urgence de consolider le développement des énergies renouvelables, plus compétitives et plus sûres, alors que la part du nucléaire dans le mix énergétique mondiale s’effondre ( -  50 % en 20 ans). Nous appelons enfin à créer des emplois locaux, à partir des savoirs faire de notre Région, dans la filière nucléaire en faisant du démantèlement un fleuron industriel national. 

 

Patrick Monin, Secrétaire Départemental EELV Saône-et-Loire