Lux
A Lux, différend de voisinage, alcool, menaces, arme de poing
Par F.S.A
Publié le 29 Août 2023 à 08h58
Ce samedi 26 août, un habitant de Lux a causé une belle frayeur à des enfants qui passaient par là et qui l’ont vu pointer, de son balcon, une arme sur un homme qui se trouvait dessous.
L’arme était factice, c’était un pistolet à billes mais nul ne pouvait le savoir : elle ressemble en tous points à « une vraie ». C’est ainsi que des gendarmes de la brigade de Givry ont dû, vers 21 heures, filer à Lux. L’homme en question les attendait chez lui, il présentait « tous les signes de l’ivresse manifeste ». Il est jugé ce lundi 28 août selon la procédure de comparution immédiate.
A l’origine du fait divers, un différend avec un de ses voisins…
… qui aurait dégradé son véhicule. Il faut remplacer le pare-brise et un rétro mais voilà, le voisin se défile. Il promet mais ne paye les dégâts et par contre s’achète, lui, une nouvelle voiture. Ça plus une situation personnelle et sociale bien difficile pour le prévenu, « il a pété les plombs » plaidera maître Meunier qui insiste : « S’il n’y avait pas eu ce contentieux, nous n’en serions pas là. »
« J’ai demandé gentiment », « Mais vous étiez ivre »
Samedi dernier, un ami du voisin en question lui rend visite et se gare sur une place de parking pile en-dessous du balcon du prévenu. Celui-ci demande au monsieur de se garer ailleurs parce qu’un autre locataire, fraîchement opéré, se déplace mal alors il faut lui laisser cette place. « J’ai demandé gentiment » précise le prévenu, né en 73 à Chalon. « Mais vous étiez ivre… » nuance la présidente Barbut. Bref, les propos ne restent pas courtois, et l’homme, bien imbibé, file chercher son pistolet à billes, le pointe sur le monsieur et le voisin indélicat qui l’avait rejoint. Des enfants effrayés foncent chez leurs parents lesquels appellent les gendarmes. Les plaignants prennent peur aussi et décampent. Ils ne sont pas à l’audience et ne se constituent pas parties civiles.
Il dit ne plus boire – Ce samedi, il était saoul
Le prévenu conteste avoir tenu des propos racistes mais reconnaît - « et je le regrette » -, avoir joué à Clint Eastwood, de son balcon. Il est en sursis probatoire, condamné en 2023 pour des violences conjugales. Son casier démarre en 2007, par une conduite sous l’empire de l’alcool. « C’est depuis ce temps-là que je ne bois plus » intervient l’homme avec assurance. Soit. Il y a trois jours il avait bu quoi ? Environ « 8 bières ». Bon. Avec ça, on ne s’étonne pas qu’il ait fallu, dit la présidente, « une longue audition pour provoquer une prise de conscience en vous ». Conscience de ce que son attitude avait non seulement d’inadaptée mais aussi de dangereux.
Une situation sociale en vrac
La représentante du ministère public requiert une peine de 6 mois de prison avec la révocation de 2 mois du sursis en cours mais ne demande pas le maintien en détention « pour que monsieur puisse se saisir pleinement de l’obligation de soins » dans le cadre du sursis probatoire qui commençait seulement à se mettre en place (il n’a eu qu’un seul RV chez un psychologue pour l’instant). Maître Meunier, lui, explique au tribunal qu’il a saisi le pôle social de la CPAM afin que les indemnités journalières auxquelles le prévenu a droit mais qui ne lui sont plus versées (par le pays dans lequel il travaillait) soient prises en charge par la caisse française. Ainsi monsieur aurait une rentrée d’argent, pourrait garder son logement, et arrêter de dévisser.
« C’est avec les animaux que je suis bien »
Le prévenu plaide lui-même au cours de l’audience pour une peine de travail d’intérêt général « mais avec des animaux ». « Ça me ferait du bien parce que les animaux c’est quelque chose qui me fait… » On ne saura jamais ce que le contact avec des animaux lui apporte parce que la présidente l’interrompt : non, le tribunal n’ordonnera pas « un TIG vers des animaux », le tribunal ne fait pas cela, à supposer qu’un TIG soit adapté aux faits commis, et puis il a des problèmes de santé et ne peut pas travailler plus de 4 heures par jour, et puis il n’est pas mobile puisqu’il n’a plus de permis, et puis on ne peut pas le condamner à une détention sous surveillance électronique car une procédure d’expulsion est en cours, et puis si c’est des jours-amende, il ne pourrait pas les payer puisqu’il n’a quasi rien pour vivre. Wow.
Qu’importe il aura la parole en dernier et y revient : « Je regrette ce que j’ai fait. Et un TIG avec des animaux, c’est le mieux : c’est avec les animaux que je suis bien, ou avec les personnes âgées. »
Décision
Le tribunal le déclare coupable, le condamne à la peine requise : 6 mois ferme + 2 mois de révocation de sursis. Interdiction de contact avec le voisin/victime, interdiction de détenir et/ou porter une arme pendant 5 ans. Il repart donc libre à l’issue de l’audience. Un juge de l’application des peines va le convoquer et décidera, ou non, de lui accorder un aménagement de peine.
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