Chalon sur Saône

Vincent Thomas, Président de l'Université de Bourgogne, sort la casquette pédagogique face à la grogne chalonnaise

Vincent Thomas, Président de l'Université de Bourgogne, sort la casquette pédagogique face à la grogne chalonnaise

Il ne s'attendait sans doute pas une telle véhémence en arrivant sur l'antenne chalonnaise.

Face à la grogne chalonnaise, Vincent Thomas a été dans l'obligation de sortir la calculatrice et de faire en sorte que les doléances s'adressent au bon interlocuteur. En ligne de mire du Président de l'Université, l'Etat, et sa capacité à faire reporter sur les budgets des université des décisions politiques.  

Certes l'IUT de Chalon sur Saône demeure une petite antenne de moins de 400 étudiants sur les 33000 de l'Université de Bourgogne, mais pour autant Vincent Thomas, n'a pas souhaité s'installer l'idée d'un manque de considération, venant de Dijon. "On a une stratégie commune de projets, une stratégie financière en fonction des projets. Notre objectif politique assumé, c'est de travailler ensemble avec des objectifs convergents". 

"Nul part, vous trouverez que les moyens sont suffisants"

"Je sais parfaitement les moyens dont on dispose et qu'on ne dispose pas. Je le sais" a assuré Vincent Thomas face aux Chalonnais. Allant à comparer des universités comme celle de Mayence avec laquelle Dijon travaille régulièrement, "30 000 étudiants à Mayence et 500 millions de budget, 33 000 à Dijon et 267 millions de budget". Une comparaison bienvenue qui montre l'état de considération de l'enseignement supérieur en France. 

"On peut parler des trains qui arrivent en retard mais aussi de ceux qui arrivent à l'heure"

Après celle du pédagogue, c'est la casquette de l'expert-comptable que Vincent Thomas a tenu à arborer. Evoquant les ponctions permanentes réalisées par l'Etat, obligeant sans cesse l'Université de Bourgogne a pioché dans ses ressources propres, obligeant l'Université à diminuer certains tarifs, ou encore sur la question de la masse salariale et des primes sans verser les compensations promises. "Depuis 2019, ce sont 13 millions chaque année pas compensés".  

Avec la hausse du point d'indice annoncé par l'Etat de + 3,5 %, "ce sont 3,5 millions d'euros en 2022 non compensés", auxquels il convient de rajouter la hausse au 1er jui de +1,5% non compensée, la prime du pouvoir d'achat de 1 million d'euros pour l'année non compensé. Autant de lignes budgétaires qui viennent mettre à mal les capacités financières de l'Université, quelle soit en Bourgogne ou ailleurs.

"Et on nous reproche de mal gérer ? Il y a un principe de réalité. Du coup qu'est ce qu'on fait avec ça ? On essaye de maintenir une dynamique d'établissement."

Dénonçant un mauvais procés, Vincent Thomas, a évoqué la réalité démographique sur les étudiants, "c'est partout, ce n'est pas propre à Chalon. La stratégie des lycéens a sans doute évolué avec le passage à 3 ans. Ca destabilise quelque peu l'existant. Quel avenir ? J'en sais rien, ça dépendra du comportement des élus"avant de rappeler la responsabilité des directeurs d'IUT qui ont tous validé, en sachant que c'était à budget constant. A chacun ses responsabilités, les directeurs d'IUT ont signé" a lancé le Président de l'Université.

"Sur les travaux, tu aurais dû t'y opposer"

Après le coup de Gianni Pillon (lire info-chalon.com), le Président de l'Université a avoué sa surprise de voir une telle réalisation. "C'est scandaleux, honteux. Je vais de mon côte voir pourqu'on n'en reste pas là" avant d'évoquer une série de travaux sur le site de Chalon, qui ont fait également réagir les Chalonnais.

Laurent Guillaumé