Bourgogne

Neutralité carbone en 2050 : la Bourgogne-Franche-Comté passe à l’action

Neutralité carbone en 2050 : la Bourgogne-Franche-Comté passe à l’action

Pendant 2 jours, les 16 et 17 octobre, les assises de la bioéconomie en Bourgogne-Franche-Comté sont venues conclure 2 années de travaux prospectifs collectifs.

L’événement de clôture a permis de dégager 6 chantiers prioritaires et surtout un fort consensus autour de grands principes d’action.

L’urgence est partagée, les solutions qui fonctionnent sont identifiées. L’accélération est désormais le mot d’ordre porté par les 200 acteurs socio-économiques présents à Beaune.

“ À travers cet exercice prospectif régional sur la place de la bioéconomie, notre ambition est de créer les conditions d’une mutation de notre économie. L’idée est d’avancer vers un modèle de société économe en ressour”ces, plus sobre en carbone et présentant un impact soutenable pour l’environnement" assure Lionel Combet,  chargé de mission bioéconomie et référent prospective à l’ADEME Bourgogne-Franche- Comté, animateur de ces travaux uniques en France.

UNE PREMIÈRE JOURNÉE POUR COMPRENDRE

La bioéconomie repose sur 3 façons de valoriser l’espace agricole et forestier : • La production alimentaire, pour les hommes et pour les animaux
• La production énergétique
• La production de matériaux biosourcés

Le propos des assises de la bioéconomie en Bourgogne-Franche-Comté était de proposer différentes trajectoires possibles vers la neutralité carbone. Cela afin d’interpeller les acteurs socio-économiques et les territoires sur les implications concrètes des choix ou des non- choix dans le quotidien des femmes et des hommes et du point de vue de la transformation des milieux.

La première journée, dédiée à l’exposé des principaux facteurs de mutation de notre société, a donné la mesure de la marche à franchir. Quand le puits de carbone forestier est à l’arrêt et que l’eau commence à faire défaut, il est temps de mettre les actes en adéquation avec les engagements. Lueur d’espoir, des expériences réussies et la mobilisation des territoires, des organisations professionnelles et des institutions démontrent que changer en profondeur est possible.

UNE SECONDE JOURNÉE POUR AGIR

La seconde journée s’emploie à interpeller les acteurs sur les composantes d’un projet de société, avec comme point d’orgue la présentation de 4 scénarios contrastés. Ces 4 scénarios valent surtout pour les enseignements communs qu’ils dégagent :

L’urgence du changement, dans un contexte de dégradation accélérée des conditions habituelles de production.
L’importance de l’équilibre entre les usages de la biomasse et la préservation de la biodiversité, avec en pivot le caractère incontournable de la sobriété.
La profondeur du changement à accomplir, conditionnée par une transformation systémique de tous les secteurs d’activité.
Une réflexion indispensable à l’échelle de la chaîne d’acteurs, du producteur au consommateur, sans oublier transformateurs et distributeurs.
Le besoin de coordination inter-régionale, la souveraineté territoriale passant obligatoirement par la coopération.

ENVISAGER DEMAIN, UNE PROJECTION COLLECTIVE

La dernière partie de la deuxième journée dessine le cadre du passage à l’action.

À l’appui de retours d’expérience éloquents partagés sur scène, 6 priorités se dégagent des 2 années de travaux préparatoires. Présentées en tables rondes, elles rencontrent un large écho parmi les participants présents dans la salle :

Renouveler les pratiques forestières, avec l’ambition de multiplier par 2 la capacité d’absorbation carbone en maintenant une activité économique assise sur la production de bois d’œuvre.
Réhabiliter le bocage, singulièrement les haies, et inventer de nouveaux usages à 400 000 ha de prairies libérés par le recul tendanciel de l’élevage bovin.
Développer le recours aux matériaux biosourcés dans la construction, source de décarbonation et débouché pour la forêt locale.
Expérimenter l’agrivoltaïsme, avec la double ambition de contribuer au développement de la production locale d’électricité et d’apporter un complément de revenus aux agriculteurs.
Mettre en œuvre à grande échelle de nouvelles pratiques agroécologiques, protectrices des sols et sobres en intrants.
Soutenir de nouvelles filières végétales, comme les fruits et légumes, en intégrant une

approche aval pour assurer débouchés et transformation locale.
La parole finale revient aux représentants des collectivités, institutions et organismes. Ils soulignent unanimement l’importance de l’appropriation territoriale dans une mise en œuvre généralisée et surtout cohérente. L’implication des filières et des collectivités dans un projet fédérateurs, à l’image des travaux engagés depuis 2 ans dans le cadre des assises de la bioéconomie, paraît la seule bonne façon d’avancer.

La future COP territoriale fournira sans doute la première occasion de vérifier que le message a été entendu.

Sources complémentaires : https://legrandefi.prospective-bioressources-bfc.ademe.fr/