Edito

Après les Gilets Jaunes... la crise sanitaire et énergétique... nouvelle étape ?

Après les Gilets Jaunes... la crise sanitaire et énergétique... nouvelle étape ?

Depuis quelques années, la France est face à une crise sociale qui ne fait que s'enflammer toujours un peu plus. L'édito du jour sur info-chalon.com

En l'espace de 10 ans, la France a perdu 20 % de ses exploitations agricoles. Vous allez dire et alors ? Est-ce qu'on mange moins qu'avant ? A l'heure des grands discours sur la souveraineté industrielle, l'indépendance nationale face aux grands circuits mondiaux, la France est en train de tourner le dos à son agriculture. Il n'est un secret pour personne que depuis trop longtemps, les agriculteurs sont entre le marteau et l'enclume. Entre la filière agro-alimentaire qui presse toujours un peu plus les producteurs, afin de répondre aux injonctions gouvernementales, mais aussi les normes européennes totalement inégalitaires d'un pays à l'autre, l'agriculture française meurt à petits feux, au profit des grands conglomérats industriels. 

Certes certains vivent bien et même très bien... mais pour combien qui vivent avec moins d'un salaire minimum par mois. Comment peut-on admettre qu'un pays dont l'agriculture est l'essence même de son histoire millénaire puisse agir de la sorte ? Comment peut-on construire une Europe alors même que les règles diffèrent d'un pays à un autre sur les normes à respecter ? 

Comme chacun, les agriculteurs veulent vivre de leurs métiers, et vivre dignement sans aller pointer aux guichets des subventions devant le Conseil Régional ou l'Union européenne. C'est bien un minimum qu'on doit à celles et ceux qui nous nourrissent. 

Face aux déréglements climatiques, ils sont d'ailleurs les premières victimes de la situation sans pour autant que l'Etat soit en capacité d'apporter des réponses pragmatiques face à leurs quotidiens. Oui, les agriculteurs français méritent une toute autre considération, au risque que ce vent de colère des territoires ruraux vienne s'additionner au cortège des revendications sociales qui secouent notre pays. A trop vouloir mettre la poussière sous le tapis, le purin pourrait mieux submerger la classe politique. Une énième fois depuis quelques années qui pourrait bien réactiver d'autres colères sociales dont chacun sait le caractère bouillonnant. Le gouvernement est attendu au tournant et de toute évidence, le droit à l'erreur n'est pas permis ! 

Laurent Guillaumé