Chalon sur Saône
Thérèse Bessette, une vie dévouée aux autres
Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI
Publié le 21 Mars 2024 à 06h00
Retour avec Info Chalon sur les grandes heures de la vie Thérèse Bessette, une dame au parcours plus qu'exemplaire au service de la communauté.
Le mardi 12 mars 2024, après 38 années de bons et loyaux services, Thérèse Bessette quittait ses fonctions de présidente de l'association de la Maison de quartier des Aubépins, à l'issue de son assemblée générale ordinaire.
L'occasion de revenir sur le parcours plus qu'exemplaire d'une nonagénaire qui a tant fait pour la communauté.
Née le 11 juin 1931 dans le 6ème arrondissement de Lyon (Rhône), Thérèse, née Moreau, a grandi dans une famille aux racines bourguignonnes.
«Dans ma jeunesse, j'ai passé toutes mes vacances de nombreuses années à Lucenay-l'Évêque, vers Autun», nous explique Thérèse.
Son père était chef d'entreprise et sa mère, mère au foyer. D'une fratrie de huit enfants, Thérèse était la cadette mais aussi la première des filles, c'est donc tout naturellement qu'elle a dû s'occuper des plus petits.
«C'était la norme à l'époque», précise-t-elle.
À 21 ans, elle se lance dans le bénévolat en intégrant l'association Loisirs de l'Hôpital Édouard Herriot. Construit de 1913 à 1933, par l'architecte Tony Garnier et appelé anciennement Grange-Blanche, cet hôpital est situé à Lyon, au 5 Place d'Arsonval.
«J'avais envie d'aider les autres. Pourquoi ? Je n'en sais rien mais c'était des opportunités qui m'ont décidé à me lancer dans le bénévolat. C'est tout simple, il y a pas de secret. J'ai toujours eu beaucoup de rigueur dans toutes les actions que j'ai pu mener. Concernant les enfants à l'hôpital, c'était des loisirs et je m'y rendais trois fois par semaine. Quant aux jeunes qui étaient sous ma protection, c'étaient des jeunes filles qui faisaient des études d'infirmières et d'institutrices. J'en ai gardé un très bon souvenir», nous confie cette dernière.
Thérèse a ensuite repris ses études dans une école privée pour être directrice de maison d'enfants.
«J'étais la plus âgée et les autres filles me demandaient souvent conseil», ajoute la désormais ex-présidente de l'association de la Maison de quartier des Aubépins.
C'est en 1959 qu'elle se marie avec Yves Bessette, alors salarié de chez Kodak.
Son mari étant muté à Chalon-sur-Saône en 1977, le couple s'installe aux Aubépins.
«Nous avons très bien vécu avec les enfants dans cette maison et dans le quartier. J'avais un bon voisinage. On a été bien accueillis. Dès la première rentrée des enfants, j'ai repeint les volets. J'ai vécu 15 ans toute seule dans cette maison, je n'ai jamais eu un seul problème dans le quartier. Je l'ai vendue il y a 11 ans pour me rapprocher du centre-ville, j'ai mis deux ans à ranger des affaires à mon rythme. J'ai quitté le quartier sans état d'âme mais j'y retourne toujours avec autant de plaisir», poursuit la souriante dame.
L'association de la Maison de quartier des Aubépins, c'est elle qui en est à l'origine. En effet, elle l'a fondée en 1986, à la réouverture de la Maison de quartier fermée deux ans plus tôt.
Quelques années auparavant, en 1983, elle fondera également avec Bernard Bailly l'Université pour Tous de Bourgogne (UTB).
«On a tout de suite eu 150 personnes dès la création de l'UTB, il yavait un manque criant de culture. Je suis membre à vie mais en ce moment, hélas, je n'en profite même pas, je n'ai pas le temps», précise Thérèse.
Un temps à la tête de l'organisation de gestion du lycée La Colombière et du collège Saint-Dominique, elle participera à la création de l'école d'esthétique.
«Je connaissais à Vichy une école polyvalente, je leur ai demandé conseil. L'idée d'une école d'esthétique a été très bien accueillie. Il y avait tout de suite des élèves, ça a marché tout de suite et ça continue. J'en suis ravie. Il y a une bonne formation et les filles travaillent dans des conditions intéressantes», se réjouit-elle, «Je regarde en arrière mais pas trop, j'ai encore du boulot», conclut cette dernière.
En effet, Thérèse a décidé de se consacrer présidente à La Ligue contre le Cancer qu'elle préside depuis 2001.
En effet, suite à un important legs, la direction départementale de la Ligue contre le cancer, basée à Mâcon, a acquis deux locaux, un à Montceau-les-Mines qui ouvrira le mois prochain et un autre au 10 Rue de Thiard, à Chalon-sur-Saône.
«Nous n'avons pas d'argent public, tous nos investissements proviennent de dons. Nous avons hâte que ça ouvre pour en toute sérénité et dans l'intimité les patientes qui ont besoin d'aide. Il y aura une petite salle qui sera mise à dispotion pour les rencontres personnalisées et nous proposerons des soins de bien-être», précise cette infatigable dame qui donne toutes ses lettres de noblesse aux mots abnégation et générosité.
Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati
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