Politique

Élections européennes 2024 : Les communistes présentent leurs idées pour répondre à l'urgence climatique

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 22 Mai 2024 à 11h00

Élections européennes 2024 : Les communistes présentent leurs idées pour répondre à l'urgence climatique

Écologie, climat, investissement conséquent dans les énergies renouvelables, relance massive du nucléaire, création d'un véritable pôle public financier… Le Parti communiste français (PCF) présente son plan «Empreinte 2050». Plus de détails avec Info Chalon.

À quelques jours des élections européennes, les communistes de Saint-Rémy organisaient une réunion publique de présentation du Plan climat du Parti communiste français (PCF), ce mardi 21 mai 2024, à 18 heures 30, à la Maison des Associations Georges Rebillard, à Lux.

Au cœur des échanges : l'écologie et le défi climatique.

Pour l'occasion, Sébastien Gautheron, contrôleur, délégué syndical chez Industeel (Le Creusot) et candidat aux élections européennes sur la liste de la Gauche Unie conduite par Léon Deffontaines, était présent. À ses côtés, Jean-Christophe Fournel, ancien ingénieur à la Direction de l'Équipement EDF et membre du Comité Éxécutif Fédéral de la FNME-CGT.

Les organisateurs de cette réunion publique invitaient à venir discuter et débattre de leurs propositions pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.

«Plus qu'un plan climat pour la France, Empreinte 2050 est aussi un chemin de progrès social et une véritable élévation de la qualité de vie», explique Jean-Christophe Fournel, «C'est à cette condition que la lutte pour le climat se fera : elle sera populaire et acceptée ou elle ne sera pas !»

La présentation de «Empreinte 2050», un plan imaginé par le parti politique qui mêle études scientifiques et propositions politiques, se revendique comme le point de départ d'une concertation que les communistes veulent la plus large possible au sein de leur parti et de la société française. 

Riche de 122 pages d'analyse et de propositions, ce plan «élaboré avec des associations, des scientifiques, des citoyens et des organisations syndicales» en cohérence avec tout ce que le PCF défend localement comme la gratuité des transports en commun ou le maintien des petites lignes ferroviaires.

Pour ces deux intervenants, «on peut faire face à ces défis climatiques avec un service public fort, avec des financements publics, avec une sécurité sociale et sans rentrer dans des logiques capitalistes».

Cette feuille de route pour la lutte contre le réchauffement climatique passe impérativement par la réduction de l'empreinte carbone de l'espèce humaine, qui ne pourra être menée «que dans la justice sociale et la coopération internationale».

Les rédacteurs du plan revendiquent son inscription dans une autre logique économique à rebours des politiques actuelles «au service du capitalisme prédateur».  Ce paramètre est la boussole indispensable pour ralentir le réchauffement climatique.

Tout part d'un constat des plus alarmants, celui des scientifiques unanimes : la nécessité d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050, selon les modélisations du GIEC, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle. Il s'agirait de se passer complètement des énergies fossiles pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Cela exige «des transformations profondes de notre économie, de notre façon de produire et de consommer comme, peut-être, on n'en a jamais connu en si peu de temps».

«Pour économiser 40 % d’énergie consommée au global, il faut doubler la production d'électricité», explique Jean-Christophe Fournel. Selon le document du PCF, celle-ci doit atteindre 970 térawatt-heures (TWh) en 2050, contre 468 TWh en 2021. 

Contrairement à une partie des scénarios 100 % énergies renouvelables notamment proposés par RTE, gestionnaire du réseau d'électricité, les communistes font le choix d'une sorte de mix électrique comprenant une large part de nucléaire, avec la construction de 20 nouveaux EPR2 à la moitié du siècle.  

Toutefois, la construction de réacteurs prenant beaucoup de temps (pas avant 2035), «il va falloir faire de très gros efforts sur le renouvelable car les nouveaux usages n'attendent pas».

Cela passera aussi par la construction de parcs éoliens en mer et photovoltaïques sur les terres. 

«Un tel objectif ne peut pas être porté efficacement dans un système capitaliste et doit s'inscrire dans un nouveau modèle de société», précise Sébastien Gautheron.

Avec, bien entendu, des services publics et de forts investissements dans la formation pour soutenir, voire créer les filières nécessaires. 

Au-delà de la neutralité carbone à l’horizon 2050, il s'agit de remettre en cause les politiques délocalisant nos industries qui font porter de façon injuste l'effort climatique aux autres pays, souvent plus pauvres et disposant de moins de moyens.

Plus qu'un plan climat pour la France, «Empreinte 2050» est une démarche plus globale qui replace au centre la solidarité et la coopération internationale dans la lutte pour le climat.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati