Chalon /autour de Chalon

Des moments d’anthologie avec un Gilbert Montagné transfigurant Chalon

Des moments d’anthologie avec un Gilbert Montagné transfigurant Chalon

Il avait clairement annoncé la couleur au cours de l’interview accordée à info-chalon, qu’il mettrait Chalon-sur-Saône sens dessus dessous. Il a tenu parole, de la meilleure manière qui soit au Parc des Expositions.

Le partage, tel un mantra

Cheminer au gré de sa fantaisie au bras de Gilbert Montagné, c’est écarter d’un revers de la main ce qui est fade, tiède ou mièvre. C’est surtout s’octroyer un voyage dans des contrées lointaines à la beauté insolente et remontante. En un mot comme en cent : prendre un plaisir fou, indéfiniment. Carrément. Ce samedi soir 25 mai, le dernier artiste de renom à entrer en lice pour l’organisation locale «Fan de 80 » a, conformément à la réputation du personnage, manifesté de la magnanimité, cette générosité sans défaut qui, avivée par un punch d’enfer et cet humour imprégné d’autodérision qui lui sied si bien, ne pouvait avoir comme résultat que l’assentiment général. De l’or en barre, car le remède par excellence à tous les maux induits par le spleen ou la morosité ! La foi chevillée au corps, il ne tient pas en place, taquiné par le démon de la bougeotte. Le boute-en-train parfois, la bête de scène à tout propos,  élève de plusieurs degrés la température. Les poils se hérissent, la chair de poule prend position…Le public, en admiration devant les tonnes de sympathie déversées pour lui, respirant l’amour universel, ne s’est pas bercé d’illusions, mais a été au diapason du Ray Charles, du Stevie Wonder français, particulièrement en verve.

Des titres cultes qui parlent à tout le monde

« Comme une étoile », « Liberté », « Musicienne », « The fool », « J’ai le blues de toi »…ces chansons réflexives, gorgées de vie, jaugent l’inconscient collectif. Galvanisé par ses musiciens et ses trois choristes, Gilbert, attaché viscéralement à son piano, accessoirement à son bongo et son tambourin, puise au plus profond de ses ressources. Les rythmes chaloupés incessants comme autant de coups de boutoir mettent en émoi. L’extase est à son comble, on donne tout lorsque son tour de chant promeut les chansons…chantantes et dansantes à volonté : « On va s’aimer », « Sous les sunlights des tropiques »…C’est toutefois par « l’hymne à l’amour » de la Môme Piaf (auparavant avait-il rendu hommage à Whitney Houston en chantant « I wanna dance with somebody ») que le chanteur entiché de soul music notamment devait parachever l’ensemble de son œuvre. Et cela fait cinquante-trois ans que ça dure ! Lui qui a des attaches dans l’Allier a dû apprécier par ailleurs le ban bourguignon en guise de point final.

                                                                                                                           Michel Poiriault

                                                                                                                           [email protected]