Chalon /autour de Chalon
A Chalon, 19 ans, pétage de plomb, violences sur sa mère, deux mois de détention provisoire
Par FSA
Publié le 05 Juillet 2024 à 18h36
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Quand les gendarmes sont arrivés au domicile du jeune homme et de sa famille, le 6 mai dernier, ils l’ont trouvé en pleurs. Cette nième crise a déclenché des poursuites, et le voilà dans le box pour être jugé ce 4 juillet.
En détention provisoire depuis le 7 mai, le garçon, âgé de tout juste 19 ans, a vu son traitement modifié en prison. C’est qu’il fait « des crises », parfois. Il s’énerve, son rythme cardiaque s’accélère, il ne voit ni n’entend alors « plus rien » et il est violent.
Les faits
Le 6 mai dernier, il rentre du boulot sans les clés de son espace à lui, aménagé dans le sous-sol de la maison où vivent sa mère, et au moins une de ses sœurs. Il a oublié ses clés… ça le met dans un état de tension qui va crescendo, jusqu’au moment où il frappe sa mère, la met à terre, l’étrangle, etc. Il veut forcer la porte du sous-sol à tout prix, il ne peut pas attendre, rien ne va plus. C’est ainsi qu’il se saisit d’un couteau, puis d’un marteau, effraie sa mère puis sa sœur qui se trouve hélas sur son chemin.
« Je ne pensais vraiment pas qu’il allait être incarcéré »
Un membre de la famille vient le maîtriser. La tension retombe, il pleure. Les gendarmes l’interpellent. Pendant sa garde à vue, il est super mal, ne fait que répéter « je regrette, je regrette, j’ai besoin d’aide ».
Si quelqu’un en est conscient, c’est bien sa mère. Elle est à l’audience, légitimement émue. « Je ne pensais vraiment pas qu’il allait être incarcéré » dit-elle au tribunal. Elle a porté plainte, cette fois-ci, parce que les débordements violents de son fils affectent trop son entourage familial, mais elle n’a pas pensé que son fils, « pas méchant », travailleur, musicien, mais en proie à des moments de bascule qui le rendent flippants voire dangereux pour sa famille (pas de problème au travail), irait en prison plutôt qu’à l’hôpital.
« C’était nécessaire pour clarifier les choses »
En même temps, comme le dit Charles Prost, vice-procureur : « Il est toujours douloureux pour une mère de porter plainte contre son fils, mais c’était nécessaire pour clarifier les choses. » Quelles choses ? La mère raconte un parcours éprouvant de consultations diverses, de passages aux urgences psychiatriques, de deux hospitalisations plus longues, sans qu’aucun diagnostic éclairant ne soit posé.
Depuis un an le jeune homme reçoit des injections retard dont la relative inefficacité a conduit le médecin à les rapprocher, mais y a « des crises » quand même.
Camisole chimique et adaptation sociale
Le tribunal s’assure que la modification du traitement en prison fait office de camisole. L’expert psychiatre qui a rencontré le prévenu en prison parle de « pathologie bipolaire avec une dépression chronique », écrit qu’il est « curable et réadaptable » (les mots sont importants, ndla) avec un long suivi et « un traitement régulateur de l’humeur » (cohérent avec le diagnostic posé). Conclut à l’altération du discernement.
« Il travaille, il a des amis, une vie normale mais… »
Discernement altéré, soit, mais le prévenu « a le souvenir de ce qu’il a fait et il en est en grande partie responsable » rappelle le procureur qui requiert une peine mixte avec un maintien en détention pour 4 mois tout en disant que « la prison n’est pas un cadre adapté, il doit sortir ». Quatre mois quand on en a déjà fait deux, ça vous rend libérable, en fait, mais tout de même maître Andali plaide contre tout prolongement de l’incarcération : « C’est un tout jeune majeur. Il travaille, il a des amis, une vie normale mais il y a quelque chose d’obscur pour lui. Sa mère accepte qu’il revienne. »
Cannabis et effets secondaires possibles
Dans le « coin obscur » il y a sûrement des choses à analyser. Le tribunal s’arrête toutefois sur une consommation importante de cannabis pendant toute l’adolescence et dont il est connu qu’elle peut dézinguer complètement certains jeunes. Le prévenu dit avoir arrêté ça, totalement. « On nous a parlé de séquelles possibles », dit sa mère.
La mère à la barre a dit et redit tout l’amour qu’elle a pour son fils. « On passe de super moments avec lui, mais parfois, tout à coup… » Le fils lui fait écho quand il a la parole : « J’ai beaucoup de choses à dire, que j’ai réfléchies, comme l’affection de ma mère, que je ressens alors que je ne la ressentais pas. Je suis prêt à être soigné. Je sais que j’aime ma mère très fort, je ferai tout mon possible pour ne pas recommencer. »
« Les médecins nous disaient : si y a un problème, appelez les gendarmes »
La mère dit avoir bataillé toute la journée de la présentation de son fils au procureur pour qu’il soit hospitalisé, en vain. Elle évoque ce parcours de soins si impuissant. « Les médecins ne nous écoutaient pas. Ils nous disaient : si y a un problème, appelez les gendarmes. » On attend beaucoup des médecins. On en oublie qu’ils ne sont pas compétents pour tout. Ça vaut pour les gendarmes aussi, qui assurent leur mission de protection mais ne sont pas soignants pour autant (quoiqu’on sache à quel point leur travail de proximité est important pour la préservation du tissu social, ndla).
Sursis probatoire pendant 3 ans
Le tribunal dit le prévenu coupable, retient l’altération du discernement. Condamne le jeune homme à la peine de 10 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire de, fait exceptionnel, 3 ans. Obligations de soins en psychiatrie, de travailler, de payer les frais de procédure. Le tribunal ordonne l’exécution provisoire : la mesure prend effet immédiatement.
La présidente lui explique la peine, lui donne la date de la première convocation au SPIP, le service pénitentiaire d’insertion et de probation. « Ne pas vous y présenter est une violation du sursis probatoire, et vous pouvez faire, en ce cas, 10 mois de prison. »
DSM et traitements médicamenteux
Il est de notoriété publique que l’abord de la santé mentale en France s’est bien dégradé. Tant sur le versant des « moyens » que sur le versant de l’approche via un DSM qui ne se soucie, parce qu’il faut aller vite, que d’accoler un traitement à une étiquette diagnostique. Cette façon de faire, un médecin évaluateur MDPH, par exemple, l’observe en étudiant certains dossiers : comme des traits cliniques se retrouvent dans différents troubles, alors on voit que chaque médecin y va de son interprétation et ça fait une liste disparate de « pathologies » avec des médicaments à la clé.
Le jeune homme va pouvoir rentrer chez lui, sans davantage de compréhension de ce qui le prend, à péter les plombs parce qu’il a oublié la clé de chez lui au travail – avec toutefois un cadre judiciaire qui vise à protéger sa famille. Chacun son boulot.
FSA



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