Opinion

La CGT Éduc’action 71 exprime sa plus vive inquiétude et sa ferme opposition à l’arrêté pris par le maire de Chalon-sur-Saône

La CGT Éduc’action 71 exprime sa plus vive inquiétude et sa ferme opposition à l’arrêté pris par le maire de Chalon-sur-Saône

Communiqué de presse

 Cette décision, motivée par les débordements survenus en marge de la victoire du PSG en Ligue des Champions, est une réponse disproportionnée et discriminatoire. Assimiler un symbole national et les expressions de solidarité internationale à des actes de violence constitue une dérive inacceptable. Dans un monde menacé par l’autoritarisme et la montée des extrêmes, censurer la parole devient alors une stratégie politique évidente, visant à favoriser la progression des partis les plus conservateurs et racistes qui prennent largement voix au chapitre en ce moment.

Si nous ne minimisons en rien la gravité des actes commis samedi soir, nous dénonçons avec force les mesures liberticides prises par M. Platret, ainsi qu’une forme de malhonnêteté intellectuelle ambiante qui consiste à réduire le soutien au peuple palestinien à une marque d’adhésion à l’islamisme, ou à une complaisance à son égard.

M.Platret n’en est pas à sa première tentative de discrimination et d’arrêté islamophobe : ces atteintes à la liberté d’expression ont pour unique but de faire “le buzz” dans les médias et de stigmatiser des populations.

En outre, l’interdiction d’un drapeau, symbole d’un peuple et de son histoire, est une décision arbitraire, discriminatoire et profondément choquante. Elle constitue une attaque contre les libertés fondamentales, au premier rang desquelles :

la liberté d’expression,
la liberté de réunion et de manifestation,
et la solidarité internationale, valeur chère au monde syndical et aux personnels de l’Éducation nationale.
Par ailleurs, la CGT Éduc’action exprime sa plus vive indignation face à la suspension et la menace de sanction disciplinaire d’une enseignante du lycée Janot-et-Curie de Sens (Yonne) par le rectorat de Dijon. Son « manquement à l’obligation de neutralité » est invoqué pour avoir observé, à la demande de ses élèves, une minute de silence en hommage aux victimes à Gaza. Nous rappelons que l’École à vocation à former des citoyens, pas à les censurer.

Nous refusons que les militant·es, les élèves ou les personnels soient intimidé·es pour avoir exprimé leur soutien à la cause palestinienne ou appelé à un cessez-le-feu immédiat. Exiger la paix et la justice n’est ni un délit, ni un danger pour l’ordre public. Ce sont au contraire les fondements d’une société démocratique.

Ces deux événements illustrent une volonté inquiétante de museler les voix qui s’élèvent contre les injustices et les violences internationales. Ils constituent des atteintes aux libertés fondamentales que sont la liberté d’expression et la liberté de manifestation.

La CGT Éduc’action :

exige la réintégration immédiate de notre collègue suspendue et l’abandon de toute procédure disciplinaire à son encontre 
exige la levée immédiate des interdictions de manifester et d’arborer le drapeau palestinien à Chalon-sur-Saône comme ailleurs ;
réaffirme son soutien au droit du peuple palestinien à vivre libre dans une paix juste et durable, dans le cadre de la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine, à côté de celui d’Israël, dans le respect des résolutions de l’ONU qui demandent le démantèlement des colonies, le retrait des troupes israéliennes des territoires palestiniens, la levée du blocus contre Gaza en place depuis 2007 et la fin de l’état de siège.
appelle l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale à faire vivre la solidarité, la réflexion critique et le débat démocratique dans et hors de l’école.
Assez de répression !
Liberté pour les manifestants, liberté pour les peuples !