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JARDIN - Avec les lilas remontants, vous reprendrez bien une petite floraison d'automne ?

JARDIN - Avec les lilas remontants, vous reprendrez bien une petite floraison d'automne ?

Le lilas est formidable : généreusement florifère, délicieusement parfumé et joliment coloré. Hélas, il est aussi désespérément éphémère. Une fois fané, il se fond et pour longtemps, dans l'anonymat de la verdure du jardin. Heureusement, il existe quelques espèces remontantes, qui savent nous gratifier d'une deuxième floraison à l'automne.

 Au mois de juin, c'en est déjà fini des fleurs de lilas, et nous devons nous résoudre à attendre l'année prochaine pour les admirer de nouveau. Il faut donc savoir en profiter tant qu'elles sont là. La fleur de lilas, c'est celle que le philosophe porte à la boutonnière en nous disant : « Carpe diem, mes amis, car le temps passe vite ». En vérité, c'est une question de point de vue : les humains disent que le temps passe, mais le temps, lui, dit que ce sont les humains qui passent. Nuance…


TROIS P'TITS TOURS ET PUIS S'EN VONT !
Le lilas commun (Syringa vulgaris) est autant réputé pour la beauté de sa floraison opulente et odorante que pour la brièveté de celle-ci. En deux semaines, trois à tout casser, les fleurs se fanent, plongeant durablement le jardinier dans la mélancolie de ce moment symbolique mais fugace de l'apogée du printemps. D'autant que pour le reste de la saison, l'arbuste ne brillera plus d'aucun éclat particulier, si ce n'est celui de la banalité.


DEUX POUR LE PRIX D'UNE
Comme bien souvent en botanique, le lilas commun est l'archétype de la famille, l'arbre qui cache la forêt de la vingtaine d'autres espèces de lilas existantes. Moins connues, c'est certain, moins florifères, à peine, moins parfumées, peut-être, mais elles n'en ont pas moins d'autres qualités. Parmi celles-ci, et pour certaines d'entre elles, la remontance. De quoi s'agit-il ? De la capacité à refleurir à l'automne, à l'occasion de la poussée de sève qui suit le repos végétatif induit par les chaleurs estivales. Un tour de force dont le lilas commun, malgré toute sa renommée, est bien incapable.


DEUX ESPÈCES, UN MÊME PROFIL
Chez les lilas « de Chine » une sous-espèce se distingue par cette capacité appréciable : Syringa pubescens subsp. microphylla dit lilas « à petites feuilles ». Un peu plus loin sur la carte de l'Asie, on trouve le lilas de Corée (Syringa meyeri), lui aussi capable de refleurir en fin d'été. Et ces deux espèces ont d'autres points communs. De croissance lente, elles sont plus compactes que l'espèce type et dépassent rarement deux mètres en tous sens. Elles s'adaptent à tous les types de sol, y compris calcaires ou pauvres, et aux expositions les plus variées, du plein soleil à la mi-ombre, bien que la floraison soit alors un peu moins soutenue. Enfin, elles résistent sans ciller à la sécheresse et au froid (jusqu'à - 15 °C) une fois qu'elles sont correctement enracinées.


UN PETIT COUP DE POUCE
Si leur floraison printanière n'a rien à envier à l'opulence et au parfum des fleurs de leur cousin commun, celle de fin d'été est plus réservée, comme dans la grande majorité des cas de remontance. Il ne faut donc pas s'attendre à un feu d'artifice d'automne. Vous pouvez néanmoins la favoriser en coupant au sécateur la tige des fleurs fanées au printemps et à l'automne, afin d'éviter l'apparition des graines qui ont tendance à épuiser l'arbuste. En revanche, évitez les tailles trop sévères au risque de tuer dans l'œuf les futures floraisons. En effet, les bourgeons floraux sont parmi les premiers situés sous les fleurs.


Benoit Charbonneau