Chalon sur Saône

Le cinéma à Chalon (5) - Familia, le seul survivant

Le cinéma à Chalon (5) - Familia, le seul survivant

Info-chalon.com vous propose de revenir sur l'histoire du cinéma à Chalon sur Saône alors que d'ici la fin du mois, le très attendu multiplexe ouvrira ses portes.

Le jour de Noël 2018, les 5 Nef, seule salle survivante depuis les origines, fêtera ses 104 ans.

En ce temps là, c’est « le Familia » qui ouvrait ses portes avant de devenir « le Paris » en 1956 puis les « 5 Nef « en 1981.

Le local dans lequel s’ouvre « le Familia » en ce Noël 1914 n’est autre que l’ancien siège du Courrier de Saône-et-Loire laissé vacant lors du transfert du journal rue des tonneliers.

Tout de suite, l’alliance avec le chocolat Poulain -récupérée au détriment du voisin Modern cinéma- s’avère plus que précieux. Dans chaque tablette de chocolat Poulain on trouvait un bon de réduction de 50% pour une place de cinéma. Poulain avait tout de suite compris ce que pouvait représenter ce nouveau divertissement qu’était le cinéma, et sous diverses formes engageait un sponsoring fort avec des salles à travers toute la France. Plus de 110 salles (dont beaucoup de Familia) allaient jouer le jeu avec Poulain et la marque dans certains cas, comme à Chalon investissait lourdement, assumant le salaire du directeur et « marquant » le bâtiment, comme ici, de son sigle qui figure toujours au fronton d’une facade cachée en partie par les publicités de films mais intacte et classée.

Pendant quelques mois de guerre le cinéma devient un centre d’accueil des évacués et c’est en 1920 qu’il reprend sa vitesse de croisière. En 1930 le piano est remplacé par un matériel de projection sonore et le Familia survit jusqu’en 1956 date à laquelle l’exploitant M. Guillard, successeur de M. Valadon directeur des origines qui avait repris son indépendance par rapport au chocolat Poulain qui n’était plus son patron mais son sponsor, en fait « Le Paris ».

Un « Paris » qui vivra sous ce nom 25 années accueillant quelques expériences techniques tellles que le sensurround et ses fauteuils tremblants, le 3 D avec lunettes et même l’odorama où le spectateur était invité à frotter des pastilles sur une carte remise à l’entrée pour dégager des odeurs (pas toujours très agréables) correspondant aux images à l’écran.

Tout ceci sous la direction de Roger Legardeur qui laissera la place à M. Vallot. Puis arrivera 1981 où se déroulera la bagarre entre le Vox du chalonnais  Dussap et les 5 Nef  du grenoblois Adira  dont l’issue sera la naissance de deux fois 5 salles et la mort des derniers indépendants.

J.L. Cottier