Chalon sur Saône

C'est le temps des retrouvailles pour «Nous voulons des coquelicots» à Chalon-sur-Saône

C'est le temps des retrouvailles pour «Nous voulons des coquelicots» à Chalon-sur-Saône

Le collectif de Chalon-sur-Saône «Nous voulons des coquelicots» organisait, ce vendredi, son premier rassemblement depuis le déconfinement, Place de l'Hôtel-de-Ville. Plus de détails avec Info Chalon.

Après avoir vu ses rassemblements des mois de mars, avril et mai annulés pour cause de mesures sanitaires dues au COVID-19, le collectif «Nous voulons des coquelicots» reprend du service et appellait à la mobilisation ce vendredi, à 18 heures 30, sur la Place de l'Hôtel-de-Ville.


«Laissez-nous respirer!» lance Thierry Grosjean, président de la Confédération des Associations de Protection de l'Environnement et de la Nature de Saône-et-Loire (CAPEN 71).


«Nous renouons avec notre rendez-vous mensuel dans des conditions très particulières : celles édictées par une pandémie et sensées protéger la santé des populations. Les pouvoirs publics ont déclaré un état d'urgence sanitaire qui vient d'être prolongé et restreint nos libertés fondamentales», poursuit cet écologiste de longue date qui évoque «l'urgence sanitaire et écologique d'arrêter l'usage des pesticides et particulièrement les épandages à proximité des espaces publics et des habitations».


«L'urgence et l’importance sanitaire est pour nous la même que pour le virus COVID-19, même si les effets sont moins immédiats et spectaculaires. Ces effets sur la santé publique ont été largement démontrés et ne souffrent plus d'aucune controverse scientifique, malgré la pression des lobbies des industries agrochimiques. Il y a la même urgence à agir, surtout si on y ajoute les conséquences incalculables sur la nature, la biodiversité, notre alimentation et l’agriculture elle-même.


Or, non seulement cette alerte sanitaire n'a pas été entendue, mais elle vient même d'être aggravée par les pouvoirs publics, profitant de l'hébétude pour autoriser les épandages de proximité malgré les engagements antérieurs!»


«Du fait du dérèglement climatique, il y aura certainement d'autres pandémies», prévient Thierry Grosjean.


«Quelle confiance pourrait avoir la population dans des injonctions sanitaires paradoxales prises pour sa protection, si les pouvoirs publics permettent l'empoisonnement "légalisé" par les pesticides?»


Le militant rappelle à l'assistance que les membres du collectif «Nous voulons des coquelicots» resteront «des sentinelles vigilantes de cette situation contradictoire, anachronique, révoltante».


«Là aussi, la santé publique doit être prioritaire, d'autant plus que l'on sait ce qu'il faut faire : l'agro-écologie».


«Nous ne voulons pas être un jour contraints de porter des masques en restant confinés dans nos maisons et autres lieux collectifs (écoles, etc…) sur injonction indécente de la FNSEA, après une concertation bidon se terminant le 30 juin, sur la base de chartes départementales qui ne le sont pas moins, car rédigée par les pollueurs.


Le ministère de l’agriculture a donc demandé que les distances de sécurité entre les habitations et les pulvérisations de pesticides soient réduites au minimum possible dès le début de la saison des épandages, en pleine crise sanitaire et avec une prévision de sécheresse!»


9 ONG avaient lancé un recours contre l'arrêté et le décret devant le Conseil d'État qui a demandé le 12 mai que ce décret soit retiré. Mais le 15 mai, une ordonnance du même Conseil d'État autorise les préfets à déroger.


«Toute l’affaire est loin d’être jugée, mais en attendant, les épandages se sont faits dans la plus totale opacité», explique-t-il.


«Nous savons aujourd'hui que les pollutions de l'air, entre autres aux pesticides, aggravent notre vulnérabilité face aux virus en agissant sur les systèmes immunitaires. Notre combat est loin d'être terminé. Il en rejoint d'autres, qui appellent à être solidaires : pour le climat, la biodiversité, la santé, les libertés publiques… Notre avenir proche, celui des générations futures, en dépend….», conclut le président de la CAPEN 71.


Sur le site du mouvement «Nous voulons des coquelicots», qui organisait des rassemblements dans toute la France, le journaliste Fabrice Nicolino, co-fondateur du collectif, expliquait que «le rassemblement du vendredi 5 juin ne sera peut-être pas un triomphe, mais celui du 3 juillet doit l'être. Nous ne sommes pas morts. Les coquelicots continuent à pousser et à fleurir partout».


«Nous devons continuer à nous mobiliser, à mobiliser nos voisins pour que cette pétition continue à grossir et à réunir. Sachant que nous parlons de plus en plus d'alimentation locale, nous l'avons vu pendant le confinement. Les gens s'étaient retournés vers les producteurs locaux . Il faut savoir qu'une production locale doit être saine, sans pesticides si on veut avoir une alimentation durable», nous dit, Sabine Blondeau, membre du collectif.


Une trentaine de personnes étaient au rendez-vous, dans le respect des règles sanitaires, pour ce 1er rassemblement du collectif depuis le déconfinement. Bon nombre d'entre eux portaient un masque et notons la présence du conseiller municipal EELV, Mourad Laoues.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati