Chalon sur Saône

Une centaine de Gilets Jaunes ont envahi Carrefour Chalon Sud

Une centaine de Gilets Jaunes ont envahi Carrefour Chalon Sud

Samedi après-midi, une centaine de Gilets Jaunes et des syndicalistes se sont rassemblés avant de se diriger par petits groupes à l'hypermarché Carrefour Chalon Sud afin de dénoncer la société de consommation et le capitalisme. Plus de détails avec Info Chalon.

À l'initiative des Gilets Jaunes du Chalonnais, 120 personnes, parmi lesquels des syndicalistes, se sont réunis, à 13 heures 30, aux abords de la Maison des Syndicats de Chalon-sur-Saône.


Si hier, c'était la mesure de limitation à 80 km/h, le nouveau contrôle technique et la hausse des taxes carburants, aujourd'hui, ce sont les «nouvelles réformes brutales» des retraites mais aussi le consumérisme et la société capitaliste.


Certains Gilets Jaunes sont venus de Bresse, Mâcon, Tournus ou du Bassin Minier. Ils nous ont fait part d'opérations de contrôle par les forces de l'ordre (Gendarmerie mobile et CRS) des automobilistes à plusieurs points d'entrée de Chalon-sur-Saône.


«C'est nous qui déciderons de notre avenir, pas la marionnette Macron», pouvait-on lire sur leur tract qui parle du «racket en marche» et «l'entreprise de destruction massive LREM» qui ferait passer ses mesures «à coups de LBD*» et ce, malgré «la plainte au Tribunal pénal international pour crime contre l'Humanité» contre le Président de la République, Emmanuel Macron, et le Ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, «alimentée chaque semaine par des témoignages terrifiants de ce qui se passe dans le pays des Droits de l'Homme».


Cette fois, c'est Carrefour, «magasin qui a profité du CICE et dont les actionnaires se remplissent les poches» qui est la cible des manifestants. Selon une des figures historiques du mouvement des Gilets Jaunes dans le Chalonnais, le groupe aurait perçu «755 millions d'euros de bénéfices tout en supprimant 1875 postes en 6 ans».


Leur stratégie afin de mener à bien leur opération contre la société de consommation et le capitalisme : arriver par petits groupes dans l'hypermarché Carrefour Chalon Sud, gilets jaunes dissimulés dans leurs besaces.

«Lorsque les sifflets retentiront, tout le monde enfilera sa tunique. À ce moment-là, prenez tous un fruit ou une tomate cerise, qui coûtent seulement quelques centimes, pour perturber l'enseigne puis dirigez vous aux caisses automatiques qui tuent le métier de caissière. Comme elles ne seront pas remplies, vous allez les vider pour qu'elles soient fermées demain».


Arrivés, comme prévu, vers 15 heures, par petits groupes, une centaine d'entre eux ont bloqué les caisses automatiques, formant un groupe compact, aux cris de «Même si Macron ne veut pas, nous on est là!», «Travaille, consomme et ferme ta g...le!» ou «Anti! Anticapitaliste! A-Ha!», sous les yeux des vigiles. Le responsable de la sécurité de l'enseigne ayant donné des consignes de prudence à ses agents.


À 15 heures 50, après cette action symbolique de moins d'une demi-heure, les manifestants ont quitté l'hypermarché avant de bloquer brièvement avec des plots l'accès qui mène à la station-service toute proche avant de se rendre, vers 18 heures, à la Gare afin d'afficher leur soutien aux cheminots en grève et manifester leur volonté de maintenir la convergence des luttes.


Ils étaient un peu plus de 150, au plus fort de leur action. Les Gilets Jaunes du Chalonnais rejoindront mardi 17 décembre, à 14 heures, devant la Maison des Syndicats de Chalon-sur-Saône, les opposants à la réforme des retraites, comme l'appele de ses vœux le gouvernement.

 

* Sigle pour Lanceur de Balles de Défense. Il s'agit d'une arme sublétale ou incapacitante qui utilise un projectile conçu pour s'écraser à l’impact et limiter le risque de pénétration dans un corps vivant, mais avec une puissance d’arrêt suffisante pour dissuader ou arrêter un individu.Le nombre de tirs de LBD a explosé depuis le début de la crise des Gilets Jaunes.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati