Chalon sur Saône

MUNICIPALES - Le candidat Alain Rousselot-Pailley s'exprime

MUNICIPALES - Le candidat Alain Rousselot-Pailley s'exprime

Politique nationale ou locale, entre manifestations contre la réforme des retraites et la campagne des municipales, le candidat d'Ensemble Chalon nous donne son avis, dans un contexte de mobilisation sociale engagée depuis le 5 décembre dernier. Plus de détails avec Info Chalon.

Info Chalon avait rendez-vous, vendredi, à 14 heures 30, avec Alain Rousselot-Pailley, chef de file de la liste Ensemble Chalon aux municipales à Chalon-sur-Saône, au I Touch Coffee (anciennement Le Sphynx), restaurant lounge du Boulevard de la République.


L'occasion pour le candidat investi par La République en Marche de s'exprimer sur un certain nombre de sujets politiques, tant à l'échelle nationale que locale, dans un contexte de forte contestation sociale.


«Le système qui consiste à dire on veut une retraite universelle et qui soit le plus juste possible, ce que tout le monde dit depuis la nuit des temps, est une bonne réforme. Par contre certains points, le fait d'avoir présenter les choses comme le fameux âge-pivot, a été, pour moi, une erreur. L'âge-pivot, il existe de fait, ça ne servait à rien de l'agiter si on voulait que la réforme aboutisse. Ça a été une grosse erreur car cela n'a pas permis aux syndicats réformistes, comme la CFDT, de vendre la réforme, de la promouvoir et aussi de voir avec le gouvernement et cela aurait permis qu'il y ait moins d'actions heurtées», dit l'ancien maire de Châtenoy-en-Bresse.


«On ne sait pas aujourd'hui quel va être l'aboutissement de tout cela», poursuit ce dernier, évoquant ici la conférence sur le financement des retraites lancée le 30 janvier et réunissant les partenaires sociaux.


Alain Rousselot-Pailley lance un appel à écouter un peu plus les syndicats réformistes «avec qui on peut discuter» contrairement à «ceux qui s'agitent».


«Je pense qu'on aurait pu gérer la réforme des retraites autrement», précise le candidat, «si la CFDT est le premier syndicat de France, c'est parce qu'il y a une écoute de la population à ce que les choses changent et soient réformées. Je reste convaincu qu'il y a une majorité silencieuse contrairement à ceux qu'on voit, qu'on entend et qui cristallisent un certain mécontentement qui peut être partagé par cette même majorité silencieuse».


«Les syndicats réformistes comme la CFDT auraient pu être une vraie passerelle avec la population. C'est dommage qu'il n'y ait pas eu l'écoute nécessaire. C'est un vrai loupé!», dit le chef de file de la liste représentant le mouvement fondé par Emmanuel Macron.


«C'est une phrase symptomatique que j'ai toujours en tête», déclare Alain Rousselot-Pailley, faisant allusion à la déclaration de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, «La ligne rouge a été franchie et clairement franchie», réagissant quelques minutes après la fin du discours du Premier ministre, Édouard Philippe, sur l'instauration d'un âge d'équilibre à 64 ans, le 11 décembre 2019.


Avant de rajouter :


«Bon... la CGT, eux, on savait qu'ils étaient, de toute façon, contre, mais la phrase de Laurent Berger... Là, je me suis dit qu'il va y avoir un problème et je n'imaginais pas que allait s'éterniser comme c'est le cas en ce moment. Il y a un déséquilibre entre le pôle gauche et droite du parti (Ndlr : La République en Marche). C'est pour cela que Jean-Yves Le Drian et d'anciens socialistes lancent le mouvement "Territoires de progrès", qui se veut l'aile gauche de la majorité, pour essayer de rééquilibrer tout ça et on en a besoin si on veut retrouver ce qui était l'éthique du mouvement depuis 2017».


Concernant la gestion de la réforme des retraites, la baisse de 5 euros des APL et le tollé suscité par le refus des députés LREM d'allonger la durée du congé pour les parents endeuillés, le candidat parlera d'«énormes maladresses qui conduisent à une situation assez délicate».


Le chef de file d'Ensemble Chalon souhaite qu'on ne mélange pas le national et le local.


«L'idée, c'est de travailler au rassemblement le plus large possible avec des gens qui n'ont pas forcément fait de politique et d'aller vers le renouvellement. C'est d'ailleurs ce que veulent les Chalonnais et les Français en général. En taguant nos permanence, certaines personnes montrent qu'elles ne sont pas dans le dialogue et ne vont pas vers l'amélioration des choses, ce que je déplore alors que je suis pour l'apaisement».


En effet, jeudi 6 février, la permanence de Raphaël Gauvain, député LREM de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire et le local de campagne pour les élections municipales d'Ensemble Chalon, la liste conduite par notre interlocuteur, ont été la cible de manifestants.


«Je me bat pour la ville sauf que le débat national vient polluer le débat local et privent les Chalonnaises et les Chalonnaises de ce débat. C'est d'autant plus grave que nous sommes à près d'un mois du premier tour. J'émets un cri d'alerte là-dessus : il n'y a pas de débat démocratique. Je pense qu'il faut qu'il y ait une certaine sérénité qui s'installe, que tous les candidats — en particulier le candidat d'En Marche —, puissent s'exprimer. Actuellement, je constate que toutes les conditions ne sont pas réunies. Aujourd'hui, qui va aller dans une permanence comme la mienne quand on voit à quoi elle ressemble en ce moment? C'est quand même compliqué! Je suis assez inquiet quand on voit comment ces municipales sont abordées par rapport au contexte national. D'autant plus que je n'ai jamais eu de mandat départemental ou national, je suis un élu local. J'ai toujours eu un ancrage territorial de proximité en contact permanent avec la population. J'en suis même aux antipodes! Malheureusement, je suis plutôt jugé par rapport à la politique nationale que comme un candidat local et c'est un vrai souci. Le moral reste bon mais cela n'est pas la meilleure façon de mener une campagne».


Concernant la constitution de la liste des colistiers, «Je n'ai pas de réponse à apporter par rapport à cela. Aujourd'hui, on finalise une liste. Est-ce qu'on aura une liste représentative des quartiers et de la sociologie de Chalon? Je ne sais pas encore vous dire clairement les choses. En tout cas, je travaille dans ce sens. Encore faut-il que je n'en sois empêché...», conclut le candidat.


Pour l'heure, seules 2 listes ont été présentées aux Chalonnais, celle d'En Avant Chalon, menée par Gilles Platret, maire actuel de Chalon-sur-Saône, et depuis hier, celle de Bien Vivre à Chalon 2020, emmenée par le candidat écologiste, Mourad Laoues.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati