Chalon sur Saône

CORONAVIRUS - Direction de l'hôpital de Chalon sur Saône et Gilles Platret appellent à la plus grande vigilance sur les comportements privés

CORONAVIRUS - Direction de l'hôpital de Chalon sur Saône et Gilles Platret appellent à la plus grande vigilance sur les comportements privés

Face au surcroît de cas COVID dans le nord de Saône et Loire et bien évidemment sur le secteur de Chalon sur Saône, les appels à la prudence en terme de comportement à domicile se multiplient, avec l'exemple d'un anniversaire qui s'est transformé en 20 personnes COVID+ dont une personne placée en réanimation et un passage au niveau 3 qui s'annonce.

La prudence est de mise et les appels à la vigilance se multiplient. Et disons-le clairement, Chalon sur Saône n'échappe pas à l'explosion du nombre de cas positifs. Face au risque d'un débordement des capacités en réanimation chalonnaise, l'heure est à privilégier des comportements de prudence en limitant au strict minimum vos contacts. C'est en substance le message lancé conjointement par Gilles Platret, Président du Conseil de surveillance de William Morey, de la direction et des professionnels de santé. 

"ne pas baisser les armes dans la sphère privée"

Christine Ungerer s'appuye sur les données adressées par l'ARS pour souligner que les perspectives s'annoncent bien pessimistes, en terme de résultats positifs et surtout du nombre d'hospitalisations, "quelque soit l'âge". "On ne pensait pas passer du niveau 2 à 3 aussi vite" lance la directrice qui évoque le niveau 3 début novembre "très probablement", c'est à dire un Plan Blanc élargi au regard de la situation qui peut très vite devenir hors de contrôle. Et ce ne sont pas les chiffres du week-end qui devraient modifier la donne. 

Gilles Platret, Président du Conseil de surveillance a insisté sur "le respect des gestes barrières à domicile. On sait que c'est dans la sphère privée qu'on trouve les plus fort taux de contamination. Il appartient à chacun de prendre la mesure et d'adopter les précautions nécessaires. Les événements s'accélèrent et les modes de contamination doivent être regardés à la loupte" précise le maire de Chalon sur Saône. 

Parallèlement à cet état de fait, le maire de Chalon sur Saône a marqué "le civisme des Chalonnais. Les gestes barrières sont largement respectés sur la sphère publique. C'est après que ça se complique ! C'est la sphère privée qui nous inquiète. On a trop de phénomènes de contamination. On se relâche un peu trop en privé. Il faut que chacun intègre que les gestes barrières ne doivent pas concerner que le milieu professionnel et la rue. On rentre désormais dans le coeur du cyclone à Chalon sur Saône". 

"On ne veut pas avoir à choisir entre les patients"

Le message adressé par Céline Bravais, cadre de santé en réanimation à William Morey, se veut lui aussi sans détour possible. "On ne veut pas avoir à choisir entre les patients". "Il faut que chacun comprenne le contexte qui a changé depuis le printemps. Le personnel est fatigué, et il a été mis à dure épreuve au printemps". "Il faut à tout pris éviter la saturation des urgences" précise son homologue urgentiste, "et conserver une activité de soins à peu près normale au risque d'en payer le prix plus tard".

25 % des actes chirurgicaux reportés, 20 % de dépistage de cancer du sein en moins

Là aussi, ces deux statistiques suffisent à expliquer les risques pour demain. En activant le Plan Blanc, l'hôpital public mais aussi les cliniques privées ont adopté une refonte complète de leurs agendas opératoires. Ce sont 25 % des actes chirurgicaux qui sont reportés jusqu'à ? avec les risques évidents sur la santé pour des patients. Même chose du côté du dépistage des cancers du sein, "on a enregistré 20% de dépistage en moins".

"On ne forme pas des professionnels de santé en réanimation en un claquement de doigts"

La question de fond qui demeure celle de la formation des équipes de réanimation a été posée. Christine Ungerer et Céline Bravais ont rappelé que les techniques de réanimation nécessitent des personnels de santé formés de manière complémentaire pour passer d'un service à un autre, et que la seule formation en réanimation nécessite 6 mois.

Interrogée sur la question du jour de carence à l'hôpital public et du risque de voir venir travailler des agents infectés par le COVID de peur de perdre une journée de travail, la direction de l'hôpital a réfuté cette possibilité  tout en rappelant l'éthique des professionnels de santé et de l'accélération des dépistages.  Pour rappel, pendant l’état d’urgence, ce délai de carence avait été supprimé. Mais depuis le 10 juillet, les arrêts malades ne sont plus indemnisés dès le premier jour.

Laurent Guillaumé