Opinion de gauche
« l’après ». Retraités, ni nantis ni boucs émissaires pour les retraités CGT du Chalonnais
Publié le 03 Juin 2020 à 08h31
Le 2 juin, le gouvernement à annoncer les suites qu’il donne au déconfinement tant sur le plan sanitaire que sur ses objectifs sociaux, économiques et écologiques.
Si cette date représente une nouvelle étape dans la crise sanitaire qui nous traverse, rien n’indique une volonté politique d’un changement de cap dans la stratégie néolibérale qui la compose, qui en établit sa base. N’oublions pas que les gouvernements successifs ont volontairement affaibli le système de santé et médico-social public.
La France compte actuellement 6 millions de personnes de plus de 75 ans. A l’horizon 2040, elles seront 10,6 millions.
Comment, demain, la société peut-elle prendre soin de ses aînés, alors que la pandémie met à nu le mépris social dont ils sont victimes ?
Ainsi, quelles leçons ont tiré les pouvoir publics de la canicule de 2003, où, 19000 personnes âgées ont trouvé la mort ? Aucune.
Vieillir, c’est ralentir. Quitter la course. Une sacré libération, pourrions-nous penser. Pourtant tout semble orchestré pour effacer nos aînés de l’espace public.
Les personnes âgées sont les victimes silencieuses d’un Etat, de gouvernements qui ne jurent que par la logique comptable. Dans une société profondément jeuniste qui ne veut pas voir « ses vieux », nous devons mener une lutte au quotidien pour prendre soin de nos anciens. Plus le temps de vie des retraités s’allonge, plus il devient inadmissible de gérer ceux-ci comme des objets en attendant l’heure « de la casse ».
La ghettoïsation de nos aînés, accélérée notoirement par le confinement, n’est plus tenable. Bien vieillir, c’est être considéré comme un citoyen, être écouté et entendu.
Considérer les personnes âgées comme dépendantes, c’est estimer qu’il faut décider à leur place et les enfermer en cas de crise. C’est inacceptable. Il faut donc changer de vocabulaire et arrêter de dire pour ceux qui ont besoin d’aide qu’ils sont dépendants. Bien vieillir, c’est l’autonomie.
La pandémie révèle que la vie humaine est essentielle et doit être au-dessus de toute activité, pour tenir compte des plus vulnérables notamment les personnes âgées.
La situation dans les Ehpad est une situation grave et préoccupante : Salariés en sous-effectif et sous-payés, fournitures inadaptées et manquantes, chambre ridiculement petites de 12 à 20 m² , tarif exorbitant……...les Ephad se trouvent de nouveau sous le feu des projecteurs en poursuivant leur course aux dividendes malgré le désastre sanitaire.
Mais les personnes âgées ainsi que les personnels en charge de les aider sont encore plus oubliées
Entre être chez soi totalement isolé et vivre dans un établissement qui dysfonctionne par manque de personnel, bien sûr que des solutions intermédiaires sont à trouver.
Cette pandémie devrait donc inviter à s’intéresser à la vie de nos aînés. A financer plus pour qu’il y ait plus de personnels en établissement et à domicile et revaloriser leur métier.
Comme l’UCR-CGT l’a indiqué dans un communiqué, notre système de santé et médico-social souffre d’un manque criant de moyens humains, financiers et matériels. Le monde « d’après » passe immanquablement par la redéfinition des grands pôles publics et leur renforcement.
Il n’est pas normal que de grands groupes privés se fassent de l’argent sur le vieillissement. Ce devrait être une mission de service public. Un grand service public du 4em âge reste à inventer, pour que vieillissement rime avec bien-vivre, enfin.
N’ayons pas l’illusion de croire que le pouvoir s’engagera dans une voie progressiste et sociale malgré les bavardages présidentiels, synonyme d’enfumage. C’est le rapport de force qui peut permettre un changement de politique et de société.
Nous devons avoir conscience que ce « demain », cet « après » se préparent maintenant dans un processus de lutte pour des conquêtes sociales, démocratiques et écologiques nouvelles.
L’heure est à la résistance. Résistance contre la maladie. Ensuite contre les mauvais coups que le MEDEF et le régime macronien préparent pour faire payer la tragédie, avec ses conséquences économiques, aux salariés, aux chômeurs, mais surtout aux retraités considérés comme des nantis ??
Jacky, André, Alain.
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