Saône et Loire

Nos vies plutôt que leurs profits ! pour le NPA Saône et Loire


Dans cette dure épreuve contre le covid-19, toutes les vies n’ont pas la même valeur :

– Il y a les personnels soignants, les personnels aidant à domicile, qui travaillent jusqu'à l'épuisement au risque de leur propre santé, de leur propre vie ;
– Il y a tous les salariés du secteur alimentaire, les éboueurs, les femmes de ménage, les personnels des services publics (poste, SNCF....), qui continuent leurs missions dans l'ombre, souvent sans protection ;
– Il y a celles et ceux affecté(e)s par le corona-virus qui ne peuvent accéder à l’hôpital et doivent rester chez elles⋅eux ;
– Il y a tous⋅tes les salarié⋅es de secteurs non vitaux que le pouvoir envoie bosser pour sauver le PIB (Produit Intérieur Brut), dans le bâtiment, les travaux publics, la logistique... ;
– Il y a les personnes sans-abri, qui sont délaissées, chassées des centres villes ;
– Il y a les migrant.e.s laissé.e.s un peu plus à leur sort et qui ne sont aidé.e.s que par les associations 

Il y a les familles entassées dans des logements insalubres.

 

Et puis, il y a les donneurs d'ordres, planqués derrière leur ordinateur, confinés dans leur confortable villa, qui coordonnent cette armée de « petites mains ». Des invisibles qui ont le sentiment trouble d'être les soldats sacrifiés pour la sauvegarde d'un monde qui ne les a pas épargnés et qui se sert d'eux pour préserver « l'union nationale ».

 

Après avoir supprimé les subventions pour la recherche fondamentale car jugée non rentable, après avoir supprimé des milliers de postes dans les services publics (santé, éducation, services postaux, SNCF...) et mis en place la concurrence avec le privé pour qu’une minorité fasse des profits sur notre dos, les gouvernants successifs, puis Macron et cie, aujourd’hui comme hier, montrent à quel point ils nous méprisent, en voulant nous faire croire que les décisions qu’ils prennent sont d’abord pour les plus fragiles.

 

Cette crise majeure est une sonnette d'alarme, la preuve qu'il doit y avoir un avant, et un après.

Voulons-nous continuer à être le maillon d'une chaîne qui conduit à des pandémies mondiales et a engendré la destruction de 60% des espèces animales en seulement 40 ans ? D'un système capitaliste qui fait de nous les responsables de la sixième plus grande extinction de masse ? Sommes-nous satisfaits d'une société où le désespoir conduit à l'humiliation, à exhiber son petit déjeuner sur Instagram dans l'espoir d'obtenir quelques likes ?

Les métiers rémunérés à prix d'or sont-ils seulement utiles à notre espèce ? Ne séparent-ils pas la société en deux : riches et pauvres, acteurs et spectateurs, bourreaux et victimes ?

Avant d'être des consommateurs et des statistiques, nous sommes des êtres humains. Des créatures vivantes pourvues d'émotions, de sentiments, et d'un instinct de survie qui saura s'organiser pour expulser le virus de son organisme.

 

Il est plus que jamais temps de se poser les bonnes questions. Quand les bourgeois vivent la quarantaine comme un mois de vacances dans leur maison de campagne idyllique et comparent leur confinement à un conte de fées, tous les autres, privés de leur liberté, suffoquent dans la misère. Misère affective, matérielle, souvent les deux à la fois. C'est à cette misère que nous devons déclarer la guerre, et à ses causes. La crise sanitaire est révélatrice d'une réalité crue: celle de l'inégalité fondamentale devant la vie dans notre pays, masquée par des valeurs républicaines aujourd'hui frelatées, transformées en hymnes hypocrites.

 

Cette crise sanitaire nous ramène à l'essentiel, qui est peu de choses. Ne devrait-on pas payer les gens à hauteur de leur utilité sociale et écologique ? 

A la fin de la crise, nous ne devrons pas céder à l'amnésie collective, mais agir en conséquence, et faire justice à ces métiers sans lesquels nous ne serions plus. Les mettre au cœur de notre système de valeurs.En attendant, on nous demande de travailler plus, toujours plus, sous prétexte d'intérêt général. On supprime les 35 heures, et on instaure le travail le dimanche.

Après la quarantaine s'annonce l'austérité, pour couvrir ceux qui nous ont conduits à notre ruine. Or l'austérité c'est la condition nécessaire à la survie moribonde d'un système économique qui a failli. Mais qu'on se le dise tout haut: cela n'arrivera pas, car l'heure est à la prise de conscience. Le peuple français ne se laissera plus sacrifier sur l'autel du profit de quelques uns, socialement inutiles, au détriment de tous les autres.

Il faut stopper cet engrenage qui confine une majorité de travailleurs(ses) dans le sacrifice, l'humiliation, la résignation. Nous devons relever la tête et crier que « nos vies valent bien plus que leurs richesses » et que ces richesses nous devons les partager pour le bien de tous.



NPA 71 (Nouveau Parti Anticapitaliste)