Chalon sur Saône

Pierre Douglas, l'unique humoriste du spectacle On a toujours vingt ans, possède encore de sérieux atouts dans son jeu

Pierre Douglas, l'unique humoriste du spectacle On a toujours vingt ans, possède encore de sérieux atouts dans son jeu

Quatre décennies qu’il tire à boulets rouges sur les hommes politiques, sans jamais se lasser de leur tailler des croupières ! Visiblement la valeur indestructible Pierre Douglas en a encore pas mal sous la semelle, et c’est ce qu’il cherchera à démontrer pertinemment le vendredi 19 mai à Chalon-sur-Saône. Interview pour info-chalon.com

Vous serez le seul humoriste du spectacle On a toujours vingt ans. Fier d’avoir été choisi ?

« Oui,  je suis très fier d’avoir été choisi, car il y a quand même de la concurrence chez les humoristes, et puis il y en a qui sont encore plus jeunes que moi ! Donc je suis très, très content, mais je pense que je suis récompensé de deux choses. La première, c’est que ça continue à bien se passer pour moi sur scène,  ça fait quarante ans cette année que je suis sur scène et je n’ai jamais arrêté de faire de l’humour avec la politique, ça toujours bien marché. Et la deuxième récompense, c’est que je suis resté fidèle à Michel Algay.  Michel Algay  est devenu un ami lorsqu’il m’a engagé pour la tournée Age tendre et Tête de bois. Il a eu ensuite de très gros ennuis comme des problèmes de santé, a dû déposer son bilan. Il relance maintenant une nouvelle aventure, et ceux qui lui sont restés fidèles sont récompensés, alors  je m’en félicite beaucoup. »

Sur quoi vous épancherez-vous le 19 mai ?

« Le propre de l’humoriste politique, c’est de critiquer le pouvoir en place. Alors j’ai débuté sous Giscard que j’ai beaucoup critiqué, après il y a eu Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, et puis maintenant on va se mettre à critiquer le président Macron ! »

Partir en tournée avec des chanteurs et des accordéonistes, quel sens cela a-t-il pour vous ?

« C’est du vrai music-hall ! Rappelez-vous que Georges Brassens n’a jamais fait un one-man-show seul, il a toujours mis une première partie. Là, Michel Algay a voulu monter à nouveau un spectacle un petit peu sur la nostalgie, sur les chanteurs d’hier et aussi d’aujourd’hui. Le fait d’avoir glissé un moment d’humour, je trouve que c’est une très bonne idée, et ça permet vraiment de dire que l’on va assister à un spectacle de music-hall où les gens vont sortir en disant : « On a écouté de belles chansons, et on a ri. » C’est l’idéal pour le public. »   

Quarante ans après votre rencontre avec Thierry Le Luron, comment a évolué l’humour ?

« L’humour n’a pas changé, c’est la façon dont il est perçu qui a changé. C’est-à-dire qu’il y avait des choses qu’on pouvait dire il y a quarante, trente ou vingt ans, que l’on ne peut plus dire aujourd’hui. Je ne dirais pas qu’on est censuré, on est censuré par personne, mais on est obligé de s’autocensurer, parce qu’ il y a certaines choses qu’on ne peut pas dire en ce qui concerne le racisme, certaines horreurs de la vie. Il y a très, très peu d’humoristes qui essaient de faire rire sur des choses tragiques, et je ne fais pas partie de ceux-là. »

La vie de l’humoriste est-elle plus passionnante maintenant, qu’à vos débuts ?

« Je n’ai pas à me plaindre, cela fait quarante ans que ma vie d’artiste est passionnante ! »

Faire rire, un combat de chaque jour, ou avec le bénéfice de l’expérience cela coule-t-il de source ?

« Ca coule de source, oui et non. Je lis les journaux tous les jours avec mauvais esprit, en me disant : qu’est-ce que je vais bien pouvoir trouver dans le journal qui me permette de rire le soir avec le public ? Donc je cherche toujours à faire rire, et j’ai la chance d’avoir toujours réussi depuis que j’ai commencé sur scène. C’est une habitude que j’ai prise, et tant que je continue à trouver, que les chansons parodiques ont du succès, les sketchs aussi, eh bien on continue ! »

Pour quelles raisons inciteriez-vous les récalcitrants à venir écouter des humoristes ?

« Les récalcitrants qui hésitent à écouter les humoristes, c’est qu’ils n’ont pas envie de s’amuser, ils n’ont peut-être pas le moral. Ils ont certainement des raisons, mais qu’ils oublient un petit peu  leurs soucis et qu’ils viennent voir les humoristes sur scène, car le rire est quand même un des meilleurs médicaments qu’on puisse imaginer, même si malheureusement il n’est pas remboursé par la Sécurité sociale ! »

Journaliste, acteur, chansonnier, animateur de télévision, de radio, quelle carrière riche ! Et si vous deviez établir le Top 3 de vos attirances ?

« En fait, l’activité d’humoriste, l’activité d’acteur de théâtre, et l’activité d’animateur, ce sont trois choses un petit peu différentes, surtout qu’étant chansonnier d’une part avec des sketchs politiques et être acteur de théâtre, c’est un autre métier. Mais ils ont quand même un point commun, qui est vraiment le bonheur de ma vie professionnelle, c’est la présence du public. Et Dieu sait si j’ai aimé faire de la télé, Dieu sait si j’aime répondre à vos questions pour l’interview, Dieu sait si j’aime faire de la radio, etc., mais rien ne remplace la présence du public. Là je fête ma quarantième année sur scène, et c’est un bonheur exceptionnel. »

Où vous voir, et prêter l’oreille à vos propos, ces temps-ci, et plus tard ?

«Je suis resté fidèle au Don Camilo (le célèbre cabaret parisien N.D.L.R.) où j’ai fait mes débuts il y a quarante ans. J’y suis deux-trois soirs par semaine, puisque j’alterne avec Olivier Lejeune et d’autres amis, et c’est là que je suis en général sur scène à Paris. En province, au gré des tournées, c’est d’une ville à l’autre, et j’ai aussi la chance d’être bien accueilli. Donc je suis très, très heureux de cette tournée qui démarre. »

 

Les renseignements pratiques

Pierre Douglas se produira le vendredi 19 mai à 14h30 et 20h15 au Parc des Expositions de Chalon-sur-Saône, en compagnie de Michel Orso, Michel Monaco, Alain Turban, Esther Galil, Lisa Angell, Linda de Suza, Jean-Luc Lahaye, Nicolas Pelletier, Didier Barbelivien, Jean-Jacques Debout, ainsi que des accordéonistes Gilou, Damien Poyard, Benoît Chabod, Benjamin Durafour, Elsa Gourdy, Sébastien Farge, Aurélien Noël, Karène Neuville, et Catherine Prud’homme. Location pour On a toujours vingt ans, présenté par les spectacles de la Lionne et dont l’animateur sera Julien Lepers : Office de tourisme et des congrès du Grand Chalon (03.85.48.37.97), A Chalon Spectacles (03.85.46.65.89), Fnac (www.fnac.com), Carrefour, Géant Casino, Magasins U, Intermarché, Auchan, Leclerc, Cultura, www.ticketnet.fr Renseignements au 03.85.46.65.89 Prix des places (places numérotées) : plein tarif 1ère série 56,00 euros ; tarif réduit 1ère série 52,00 euros. Plein tarif 2ème série 47,00 euros ; tarif réduit 2ème série 42,00 euros. Tarif spécial d’autre part en faveur des groupes.

 

                                                                         Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                         [email protected]