Opinion de gauche

"Pas de tests ? Pas de masques ? Pas de reprise !" pour Sud Education Bourgogne

Communiqué de presse

PAS DE TESTS ? PAS DE MASQUES ? PAS DE REPRISE !

Le premier ministre a annoncé hier les modalités prévues de réouverture des écoles, collèges et lycées. D’après le scénario retenu, les écoles maternelles et élémentaires rouvriraient à compter du 11 mai, puis les collèges à partir du 18 mai dans les départements moins touchés par l’épidémie, en commençant par les classes de 6e et 5e. La réouverture des lycées serait décidée fin mai en commençant par les lycées professionnels pour une reprise éventuelle début juin.

L’ensemble est toujours très incertain en termes d’organisation et largement renvoyé au niveau local.

Ces nouvelles annonces montrent que la réouverture des écoles et établissements a pour objectif premier de permettre au patronat de reconstituer ses profits en permettant aux élèves les plus jeunes d’être pris en charge au plus vite par l’école.

Le gouvernement a reculé pour les collèges et les lycées : c’est à mettre au crédit de la mobilisation des parents et des personnels avec leurs organisations syndicales. Mais il demeure inacceptable qu’enfants et personnels du premier degré soient plus exposé-e-s que les autres.

 

Dans une note rendue publique samedi 25 avril, le Conseil scientifique préconise la réouverture des écoles et des établissements en septembre. Le Conseil scientifique indique également dans une autre note spécifique que la décision de les rouvrir de manière prématurée le 11 mai est une « décision politique » et non sanitaire.

Pour Sud Education Bourgogne, soit les moyens de protections sont là pour tous –personnels comme enfants-, et tous les élèves sont présents dans les classes, car c'est l'obligation scolaire qui prime ; soit les moyens de protection ne sont pas à la hauteur, le risque de contamination persiste, et le confinement continue.

L’ « argument » prédominant pour cette reprise des cours est le fait que ce sont les élèves dits « décrocheurs » qui pâtissent le plus du confinement. Doit-on rire ou pleurer de rage en avançant ce type d’ineptie ? Pense-t-on sérieusement au sommet du ministère que ce sont les élèves en rupture scolaire qui vont se présenter prioritairement à l’école ?

Plus grave encore est cette façon dont le gouvernement tente de se déresponsabiliser en ren- voyant aux choix des familles le soin de faire reprendre le chemin de l’école à leur(s) enfant(s) ou pas.

Ainsi, en cas de nouvelle contagion épidémique, le gouvernement ne serait en rien respon- sable puisque la reprise se ferait sur la « base du volontariat des familles » !

Ce gouvernement, passé maître dans l’amateurisme et la langue de bois, serait avisé de re- garder ce se qui passe ailleurs. Au Japon notamment, qui a ainsi ré-ouvert partiellement ses écoles le 6 avril, mais les a de nouveau fermées une semaine plus tard, confronté à une deuxième vague de contamination.

Le président Macron et le gouvernement ont décidé de passer outre l’avis du Conseil scienti- fique dans l’unique but de satisfaire le patronat en renvoyant les salarié-e-s sur leur lieu de travail au mépris de leur vie et de leur santé.

Pour Sud Education Bourgogne, l’urgence reste sanitaire et l’école n’est pas la garderie du patronat