Opinion

Loi agriculture et alimentation, trois grands perdants : la santé, le bien être animal et la démocratie

La loi pour l’agriculture et l'alimentation marque la victoire de l'agro-alimentaire et de l'agro- chimie contre la santé, contre les animaux, contre l'environnement, contre l'attente des citoyens. Elle conforte un modèle agricole et agro-industriel dénoncé, notamment par des scientifiques preuves à l’appui : destruction de l’environnement et de la biodiversité, dégradation de la santé du monde paysan, hausse de l’obésité chez nos enfants.

Alors que déjà un enfant sur six est en surpoids, des élus de la République ont voté contre l'interdiction de la publicité pour les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés visant les moins de 16 ans, voté contre l'obligation de l'étiquetage nutritionnel « NutiScore ». Les mêmes ont voté contre un périmètre de protection autour des habitations en cas d'épandage de pesticide et contre la mise dans la loi de l'interdiction du glyphosate. Ils ont aussi voté pour le broyage des poussins vivants, pour les poules pondeuses en cage, pour le transport d'animaux vivants sur de longues durées, contre l'étourdissement des animaux destinés à l'abattoir, etc.

Mais où étaient nos députés de Saône et Loire lorsqu'il s'agissait de défendre la santé publique ? Les citoyens attendent plus de leurs élus qu'un vote final convenu. Ils attendent du courage et des convictions, des débats qui ouvrent des perspectives, des prises de position qui ne soient pas de simples postures.

Quand un porte parole gouvernemental met en cause l'utilité et l'efficacité des lois, quand un ministre s'en remet à la bonne volonté des secteurs concernés, quand des élus votent contre l'intérêt de leurs administrés, quand l'utilité de l'opposition est mise en doute par l'absentéisme de ceux qui la composent, alors oui la démocratie est en danger.

Marie-Claude Colin -Cordier Porte parole EELV 71