Politique

Marie Mercier explique sa démarche parlementaire dans la lutte contre les violences sexuelles sur les mineurs

Marie Mercier explique sa démarche parlementaire dans la lutte contre les violences sexuelles sur les mineurs

Pas facile de rester insensible à l’évocation de certains faits qui bouleversent l’opinion quand parfois notre propre famille est touchée par un viol et autres gestes pédo-pornographiques.

Indiscutablement Madame le Sénateur Marie Mercier a été sensibilisé en étant membre de ce groupe de travail du Sénat, dans le cadre du dépôt d’une proposition de lois sur les infractions sexuelles commises à l’encontre des mineurs ou la création d’une présomption de contrainte.

Devant une assistance d’élus locaux et de médecins, Marie Mercier, s’est mise dans la position de sa fonction d’élue parlementaire certes, mais aussi de femme, de maman et de médecin.
Membre de cette Commission elle a parcouru avec les autres membres des lieux que l’on peut qualifier de sensibles en rapport avec cette criminalité, car il n’y a pas d’autres termes, pour la violence sexuelle sur des mineurs. Principal argument juridique en France, l’Article 227 qui se résume ainsi : «  Aucun majeur n’a le droit de toucher à un mineur ». Est-il suffisant pour empêcher de tels actes ? Loin s’en faut visiblement surtout lorsque l’on se trouve dans ce contexte d’aujourd’hui ou tout est à la portée des enfants que ce soit par la télévision, les téléphones portables et les réseaux dits « sociaux » et parfois le milieu familial ou éducatif.
Un constat fait par le groupe de travail sénatorial qui s’est terminé sur des propositions mais dont une ressort plus que les autres : l’éducation qui doit se faire tant dans la famille que dans l’école.

Il est important pour des parents sains, ce qui devrait être le cas pour tous, de s’investir au maximum dans cette éducation. Ceci doit éviter cela. « Un constat que nous avons fait ,c’est une certaine banalisation de la sexualité chez les jeunes et les ados. Indiscutablement l’accès aux réseaux sociaux se doit d’être étroitement surveillé pour l’avenir des enfants car le pédophile est un prédateur à l’affût qui collectionne et agit ensuite. Il n’y a plus de limite dans les images pornographiques sur les réseaux sociaux et autres.
Y compris le fait du comportement parental, parfois naïf, du père avec l’enfant ou de la mère avec l’enfant, les attouchements et le comportement des parents ou de la famille ne sont pas une source d’éducation. La sexualité doit être d’un consentement absolu, c’est donc l’éducation de base qu’il faut expliquer et surtout être capables de formuler les interdits. Il y a des priorités à remettre en avant face à une société qui se sexualise à outrance. Chez les mineurs, 20% de la population est atteinte par des agressions sexuelles.»

Un constat fait par la Parlementaire qui incite évidemment à agir vite et de façon réfléchie car les moeurs ne se remettent pas en cause facilement. Les réactions post-traumatiques sont variées : «  Certains vivent de façon comme si rien ne s’est passé et à l’occasion d’un évènement tout revient, il faut là-aussi prendre en compte ce traumatisme. Chaque personne porte son fardeau, chacun à son histoire et dont on a trop tendance à garder pour soi. Il est donc important d’apprendre aux jeunes de ce qui ne doit pas se faire. Se donner les moyens dans les écoles particulièrement comme auprès des enfants pour les préserver. Le problème est sociètal, juridique et médical. »

Quant à fixation de l’âge minimal de consentement à un acte sexuel est très aléatoire : « Une jeune fille de 15 ans et quelques jours est-elle moins vulnérable que la jeune fille âgée de 14 ans et 11 mois. Aucun consensus n’existe mais il parait difficile d’admettre qu’à l’âge de 15 ans on se conduise en adultes. Ce qui certain c’est cette nécessité de faire comprendre ce lien d’autorité et de subordination, adultes-enfants et surtout libérer la parole le plus possible. Ce qu’il faut surtout c’est avoir dans l’idée que la société doit prendre conscience de ce drame avec une prise en charge des victimes par un jugement rapide et augmenter la répression pénale. »

Un drame dont nous sommes sans doute en partie responsable, mais pas coupable certes, Il appartient à chacun de remettre à l’endroit un monde bouleversé par un manque de respect mutuel, par accès à la facilité ou le devoir est occulté par des droits parfois de non-sens. Un monde ou il est souvent fait abstraction que la personne humaine est la plus précieuse des richesses. Une vraie prise de conscience tel est la raison d’une telle proposition de loi soutenue par le Sénat.

JC Reynaud