Saône et Loire économie

Les artisans du bâtiment de Saône et Loire ont fait part de leurs grosses inquiétudes aux candidats aux législatives

Les artisans du bâtiment de Saône et Loire ont fait part de leurs grosses inquiétudes aux candidats aux législatives

Ils sont venus de tout le département, répondant à l'invitation de la CAPEB Saône et Loire. Les artisans du bâtiment voulaient se faire entendre par les candidats et exprimer leurs inquiétudes face à la complexité quotidienne.

Toni Spinazze, Président de la CAPEB 71 a tenu à porter à la connaissance des candidats aux législatives "l'Agenda des priorités" pour les artisans du bâtiment. Une forme de lobbying sur lequel tous les candidats, quelque soit l'obédience idéologique, ont souhaité participer. 50 propositions d'actions à la reprise de l'artisanat du bâtiment ont été présenté à travers une feuille de route attendue par les professionnels du bâtiment. Emmanuel Leblanc, Secrétaire Général de la CAPEB 71 a tenu à rappeler les chiffres économiques de l'artisanat du bâtiment en Saône et Loire avec quelques 4000 entreprises et 10 000 salariés "qui attendent des mesures fortes de la part de celles et ceux qui seront élus". 

"La CAPEB agit pour faire comprendre au futur Chef de l'Etat, qu'il n'est plus possible de mépriser les petits, de les assommer de normes insoutenables et de les plomber de charges et d'impôts en tout genre..."

L’Agenda des 100 Jours de la CAPEB détaille les chantiers prioritaires à mettre en œuvre pour soutenir la reprise de l’activité du Bâtiment. Une partition en 10 axes en faveur du développement économique des territoires, logement, formation professionnelle, développement durable et promotion des métiers au travers de l'apprentissage. Au titre des priorités pour soutenir l’activité pour le prochain quinquennat, la CAPEB souhaite notamment voir émerger une réelle politique du logement mais aussi une « grande politique des petits travaux », la confirmation d’une fiscalité attractive par le maintien de la TVA à taux réduit pour les travaux de rénovation énergétique et son élargissement aux travaux d’accessibilité, la primauté pour les entreprises des accords de branche en matière de dialogue social et une limitation de l’inflation des textes législatifs.

 

Les 10 domaines d’intervention préconisés dans l’Agenda :

  1. Soutenir l’entreprenariat et l’emploi
  2. Organiser une concurrence saine et loyale
  3. Alléger le coût du travail
  4. Réformer les systèmes sociaux
  5. Simplifier le code du travail
  6. Débloquer le financement des TPE
  7. Concourir à la qualité des logements
  8. Favoriser la visibilité des TPE
  9. Soutenir la formation au sein de la branche
  10. Développer la transmission au sein de la branche

A eux seuls, les artisans du bâtiment génèrent un demi milliard d'euros de chiffre d'affaire en Saône et Loire, et surtout représentent un élément fondamental dans l'aménagement territorial notamment en zone rurale. Autant de sujets qui ont été abordés avec beaucoup de professionnalisme par les artisans. 

Gilles Platret (LR) a évoqué la volonté " de ne pas augmenter la TVA ni la CSG" même si dans les propositions de François Fillon alors candidat à la présidentielle, la volonté était de passer la TVA à 22%. Une remarque d'ailleurs formulée par Maxime Thiébaut. "Maintien du taux intermédiaire à 10 %, rétablir la défiscalisation des heures supplémentaires, baisse des charges patronales, transformer le CICE en baisse de charges, baisser les impôts sur les sociétés pour atteindre les 25 % et garantir une stabilité fiscale". 

Philippe Baumel (PS) a tenu à rappeler pour mémoire les "41 milliards d'euros d'allégement de charges accordés au cours du dernier mandat. Dès 2014, je rappelle que le gouvernement a procédé à une baisse de l'ordre de 6 % du coût du travail en France. En 2015, il y a également eu un allègement du côté de l'URSSAF et des cotisations patronales, ça c'est du concret !" a lancé Phillippe Baumel, candidat sur la 3e circonscription. 

Du côté de l'extrême droite, c'est Lilian Noirot (candidat suppléant sur la 5e) qui est monté au créneau, précisant la volonté "de baisser les charges sociales, de fusionner un certain nombre de dispositifs, de transformer le CICE en allègement de charges, exonérer totalement les cessions de part des sociétés, et adapter le parc immobilier à l'accessibilité". 

Du côté de Patricia Baci pour France Insoumise, "on réclame + 15 % de hausse du SMIC, la suppression du crédit impôt recherche, et une plus forte solidarité interentreprises". Des propos confirmés par Sandrine Bernadat, PCF qui appelle de ses voeux "à la mise en place d'un pôle bancaire public en vue de financer les entreprises et de répartir les aides versées aux entreprises du CAC 40".

Pour Eric Michoux, "le CICE est une vraie ânerie. Il aurait été plus simple de baisser les charges salariales et patronales que de mettre en place une telle usine à gaz". 

"Le RSI pour simplifier la vie ? C'est une machine à broyer" pour Eric Patru, 4e Vice-Président de la CAPEB

Christophe Sirugue s'est voulu pragmatique sur le dossier du RSI, "il y a des carences considérables liées au choix de l'époque en 2008. Il y a des axes à privilégier qui passent par un système à monter avec les concernés". Emmanuel Leblanc a rappelé à l'occasion l'opposition totale "au rattachement au régime général. Toutes les études laissent entendre que cela couterait +30 % de cotisations. On est pour un régime autonome". 

Rémy Rebeyrotte s'est exprimé pour la suppresion du RSI par un régime général avec "une logique de solidarité nationale pour les entrepreneurs". "Il faut limiter les risques pour les entreprises et que la solidarité nationale s'exprime vis à vos de ceux qui entreprennent. On doit une fière chandelle à celles et ceux qui entreprennent et on doit mettre l'entreprise au milieu du village" a lancé le candidat d'En Marche sur la 3e circonscription de Saône et Loire. Maxime Thiébaut pour le FN a prôné "la liberté d'affiliation, l'auto-déclaration des revenus et l'amnistie des arriérés liés au RSI". Gilles Platret privilégie "le maintien d'une spécificité, la transformation profonde du RSI en une caisse autonome de protection des indépendants. L'ignorance et la surdité du RSI n'est plus acceptable. C'est une méthode de fonctionnement à revoir de fond en comble". Des propos corroborés par Charles Landre qui appelle " à ce que le RSI soit au service de, à l'écoute et face aux situations des indépendants". 

Pendant près de deux heures, les candidats aux législatives se sont prêtés au jeu des questions-réponses des artisans, l'occasion pour les uns et les autres de mieux s'imprégner des difficultés quotidiennes rencontrées pour ce secteur économique vital. Un moment d'échange salué de tous. 

Laurent Guillaumé