Chalon sur Saône

A l’Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône, un nouveau collectif d’artistes a été créé : ‘ Espace de Rue’

A l’Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône, un nouveau collectif d’artistes a été créé : ‘ Espace de Rue’

Nicolas Royer, Directeur de l’EDA, Géraud Malard, Secrétaire Général de l’EDA et Rachid Kassi, Directeur Artistique de la Compagnie TSN sont à l’origine de la mise en place de ce collectif

Le projet de longue date et qui n’avait jamais été réalisé vient de se concrétiser à l’EDA grâce à ces trois acteurs déterminés pour que les cultures urbaines trouvent leur place dans ce grand lieu de culture qu’est l’Espace des Arts.

La mise à disposition au sein de l’EDA d’un local dédié aux échanges culturels entre tous les artistes des cultures urbaines regroupera danseurs, graffeurs, rappeurs, D.J , mais aussi réalisateurs de vidéos, photographie… Grâce à ce collectif nommé ‘Espace de Rue’, les artistes vont se retrouver dans un lieu de vie qui leur est dédié et qui va leur permettre de faire de la création, de la réalisation mais aussi de la formation professionnelle pour les jeunes.

Info-chalon a rencontré Nicolas Royer et Rachid Kassi à la base de ce projet mais aussi Florian Chalumeau chorégraphe artistique de la compagnie ‘Flex Impact’ et ‘Impact School’, LETO, artiste graffeur, danseur… et Billel Belmadi cinéaste de ‘Cité Créatif’ qui se sont expliqués sur ce projet :

Nicolas Royer : « Dès l’écriture de mon projet pour être nommé à la tête de l’EDA en 2020, quelques mois avant la Covid 19, j’avais associé Rachid à mon projet car il me semblait essentiel que les ‘Cultures Urbaines’ soient présentes ici ! Surtout que l’on avait avec Rachid un long compagnonnage et que je connais la qualité de son travail et de son engagement. Et puis, il ne faut pas oublier que la culture hip-hop à Chalon, Rachid et TSN en sont les héritiers et les créateurs et je trouvais important qu’ils puissent s’approprier l’EDA comme cela a été fait depuis des années. Sauf que là, on va plus loin en leur mettant à disposition un espace dédié à leur pratique de la danse ; un local que nous avions de disponible et qui était situé à l’endroit où tous les jeunes le soir, quand je sors de mon travail viennent danser sous cette coursive. C’est comme cela, que l’on a construit ce projet, qui est aussi rappelons-le, un projet de formation au long cours et qui permettra d’avoir un endroit pour de la formation professionnelle et d’insertion professionnelle de ces jeunes, ce qui me semblait fondamental. Géraud et Rachid ont porté ce projet avec talent et aujourd’hui, je me réjouis car cela va inonder le lieu par de la jeunesse, hommes et femmes, c'est-à-dire toute une nouvelle génération qui va s’emparer de l’EDA. La génération d’avant s’en était emparée, maintenant c’est au tour de la nouvelle génération de venir danser, chanter, rire, vivre, pleurer etc. au sein de notre structure ! J'en profite également pour remercier chaleureusement le Département de Saône-et-Loire plus précisément le service d'Aide à L'Enfance pour l'accompagnement et la mise en place du projet  »

Rachid Kassi : Ici, nous sommes dans un lieu qui se nomme ‘Espace de Rue’, qui est mis à disposition de notre collectif qui regroupe des artistes de la culture hip-hop et des cultures urbaines avec des danseurs, graffeurs, rappeurs, slameurs, D.J mais aussi des gens qui sont dans le milieu de la vidéo et de la photo. L’objectif de ce lieu, c’est qu’il devienne un endroit de construction de projets, de mise en place d’événements, d’informations et en même temps de partage. C’est LETO qui est un artiste complet (graffeur, danseur, musicien…) qui est venu décorer cette pièce de vie qui nous rassemble désormais. C’est aussi un projet qui a été murement réfléchi, puisque cela fait des années que l’on travaille à cette idée d’étudier un lieu dédié aux cultures urbaines à Chalon. Pour nous de la culture hip-hop, c’est quelque chose de très positif car il va permettre à tous les artistes de se regrouper alors que d’habitude chacun reste dans son secteur d’activité. Là, on va pouvoir construire des projets collectifs avec de nombreux échanges entre rappeurs, danseurs etc. Un projet où les institutionnels sont également à nos côtés comme l’EDA, le Conservatoire, le CNAREP, Chalon dans la Rue et le Service Jeunesse de la Ville de Chalon. Dans ce lieu de vie, il y a vraiment la volonté de l’ouvrir à tous en leur disant que l’EDA c’est aussi leur maison. Si le but est de réunir tous ces artistes, nous avons aussi mis en place, une formation de danseurs, interprètes professionnels qui a débuté le 16 février 2021 porté par le Conservatoire dans le but de professionnaliser les jeunes ! ».

                   

LETO : « Rachid et Nicolas Royer de l’EDA m’ont demandé d’intégrer ce projet et en même temps de décorer cette pièce avec l’aide des enfants du foyer de Lux. L’idée étant de construire cette fresque que vous voyez ici et pour ce faire nous avons fait de nombreux ateliers avec les enfants : danses, écritures, dessins etc. pour la réaliser. Donc avec certains nous avons commencé par passer le rouleau sur les murs ensuite j’ai pris certains de leurs dessins que j’ai modifié voire transformé et ceux qui avaient un niveau de dessin très intéressant, je leur ai permis de faire les tatouages des personnages. Bientôt, on va aussi intégrer les Rap et les Slam qu’ils ont écrit ainsi que mettre au crayon leurs poèmes sur les murs ! ».

Floriant Chalumeau : « Alors en cette période de confinement, pour les danseurs, c’est très difficile et c’est vrai que les conditions actuelles ne sont plus du tout les mêmes. Les salles qui ouvraient facilement leurs portes et qui nous accueillaient, ne nous accueillent plus de la même façon, heureusement qu’il y a quelques théâtres et quelques salles comme celle-ci qui nous permettent encore de pouvoir s’entraîner et travailler de la même façon qu’avant. Alors vous comprendrez donc que chez certains danseurs, quelque fois suite à la situation que nous traversons, il peut y avoir une baisse de motivation et de travail. D’ailleurs ce qui peut entrainer cette baisse de motivation, c’est que l’on ne peut pas se projeter à l’heure d’aujourd’hui. Nous concernant, il faut savoir que nous avons eu la totalité de nos spectacles et représentations qui ont été annulées. Nous avons aucune perspective d’avenir donc on va travailler certes mais pourquoi ? Quand va-t-on remonter sur scène ? Quand est-ce que l’on pourra disputer des battles ? Autant de questions qui restent sans réponses. C’est donc très compliqué pour nous mais surtout pour toute la nouvelle génération qui vient derrière nous, c'est-à-dire les 12-20 ans. C’est d’ailleurs cette génération qui est le plus impactée ! »

Billel Belmadi : « Grâce à ce collectif qui est créé, moi ce que j’ai envie de faire, c’est de filmer ce que je vois et avec la vidéo en profiter pour montrer au public, toutes les créations qui seront réalisées ici mais aussi créer des films pour transmettre les émotions et les mettre dans une plateforme. Ce qui permettra par exemple le jour où il y a des grands événements de danse, de pouvoir permettre aux personnes qui n’avaient pu être présentes ce jour là, de ressentir toutes les sensations, l’ambiance et l’émotion du moment lors du déroulement des spectacles. C’est également de faire des petits films, des images autour des danses urbaines, sur des instants donnés pour les diffuser sur internet afin de donner un petit plus aux danseurs et qu’ils se fassent connaitre ! ».

*EDA : Espace des Arts

J.P.B