Chalon dans la rue

Un Suisse en villégiature à Chalon dans la rue

Un Suisse en villégiature à Chalon dans la rue

Son compteur personnel atteste de sa longévité qui n’a d’égale que sa fidélité : cela fait treize ans que Kurt, ressortissant de la confédération helvétique, quitte momentanément sa Suisse pour s’en aller quérir des brassées d’évasion et d’émotion en effectuant ses emplettes artistiques à Chalon dans la rue.

Un Suisse en villégiature à Chalon dans la rue

 

 

 

 Un festival dont est épris de toute évidence le résidant de la Chaux-de-Fonds, doté par la force de l’expérience d’éléments de comparaison, puisqu’il est un habitué des manifestations ad hoc d’Aurillac, de Sotteville-lès-Rouen. Considéré sous l’angle de l’extrapolation, l’homme n’hésite pas à aller voir ailleurs (Paris, Francfort, Bruxelles…) ce qui s’y passe, dressant son attention à toutes les formes et fonds artistiques, consommateur d’une soixantaine de spectacles tous azimuts par an. Signe qui ne trompe pas, à partir du mois de mai le festivalier commence à ressentir par anticipation les ondes de plaisir lui parcourir l’échine. Chalon est une vieille connaissance à cet égard. « C’est un lieu génial ici pour un festival de rue et ses découvertes. Ce qui est remarquable, c’est ce foisonnement d’idées, et ça, c’est vachement appréciable. J’y ai découvert une compagnie qui va sûrement venir dans quelques années à La Chaux-de-Fonds. Moi, ce que j’aime, c’est voir un spectacle et le retrouver deux-trois ans après. » Ne jamais errer en terrain conquis, avec l’indifférence en bandoulière, ou fustiger gratuitement, ça va de soi pour cette personne d’un commerce très agréable. « Il faut avoir un bon esprit critique », conseille-t-il. 

Entre Aurillac et Chalon, son choix est vite fait, même si la ville auvergnate accueille bien plus de compagnies. « La grande différence, c’est les chiens, problème qui ne se pose pas à Chalon. Et puis à Chalon il y a quelque chose à faire passé une certaine heure. Là-bas, la nuit n’est pas aussi intense qu’ici », assure-t-il. Puisque la perfection n’a pas cours en ce bas monde, pour s’en approcher il conviendrait que, selon lui, les spectateurs fassent le cas échéant davantage preuve de savoir-vivre, en n’obstruant pas par exemple la vue d’autres. Une banale histoire d’éducation en somme. Quoi qu’il en soit le confort ne doit pas devenir une tendance indéboulonnable. « Il faut qu’à Chalon ça reste du théâtre de rue », signifie-t-il péremptoirement. Celui qui est bénévole au sein de l’organisation désignée sous l’appellation « Les Horlofolies » de La Chaux-de-Fonds (une déambulation biennale intégrée à une braderie et à la Fête de la Montre, dont la prochaine édition se déroulera du 30 août au 1er septembre 2013), commune qui s’honore par ailleurs à ses dires, avec « La Plage des Six Pompes », du titre de plus grand festival –international qui plus est- de rue de Suisse (où jouent entre trente et quarante compagnies ; la 20ème édition aura lieu du 4 au 10 août 2013), a un coup de gueule à pousser : « Il s’adresse à tous les gens qui foutent le camp avant la fin sans payer ». Dont acte.

Michel Poiriault