Bourgogne

Portrait robot du vendangeur idéal

Portrait robot du vendangeur idéal

Même si les vendanges ne débuteront pas avant plusieurs semaines, c’est déjà le moment de postuler pour assurer sa place parmi les équipes qui travailleront dans les vignes cet automne. Mais quel profil est apprécié des viticulteurs ? Nous avons enquêté…

Anna Brelière l’avoue : cette viticultrice du domaine Brelière de Rully a de plus en plus de mal à trouver des vendangeurs au fil des années, en dépit d’une technique de coupe un peu simplifiée sans être totalement mécanique. « Souvent, ils viennent une journée puis on ne les voit jamais revenir, sans qu’ils donnent de nouvelles, y compris pour nos travaux de printemps ». Sa mission et celle de ses collègues risque même d’être encore plus délicate cette année à cause du retour à une date plus traditionnelle pour les vendanges soit au début de l’automne, au moment où les jeunes, leurs bons bras et leur motivation seront de retour sur les bans de la fac.

Du coup c’est la chasse au profil idéal pour trouver les personnes qui feront l’affaire. « Si le candidat est ponctuel et effectue le travail du début à la fin, ce sera déjà un excellent vendangeur » lance la pétillante Anna. « Pour nous, les vendanges c’est le point d’orgue d’une année de travail où l’on a besoin de personnel motivé. Le job peut paraître difficile mais c’est une question d’habitude. Une fois que l’on sait manier le sécateur et comment se pencher, que l’on a appris les bons gestes pour couper et porter, c’est bon et ce n’est que l’affaire de quelques heures de formation. Tout le monde peut vendanger ! ».

Et pour ceux qui ont vraiment peur d’avoir mal au dos ? « Une petite pilule le soir et les courbatures s’en vont vite. En quelques jours les muscles s’habituent et ça va tout seul, on prend vite le rythme » jure la productrice de Rully qui loue aussi l’ambiance dans les vignes, le mélange des générations (« nos anciens sont formidables ! »), l’immersion au cœur d’un univers fleuron de l’agriculture française, la découverte d’un savoir-faire si particulier et peut-être la création de quelques vocations « dont on aurait bien besoin » souffle Anne Brelière, alors que beaucoup de candidats inscrits à Pole Emploi sont en recherche d’un poste stable ou d’une reconversion. D’ailleurs, il faut rappeler que même si la coutume a tendance à se raréfier, de nombreux viticulteurs proposent encore des salaires plus élevés que le SMIC, les repas et/ou le logement, le tout avec des charges sociales allégées.

Olivier COLLET