Saône et Loire économie

"Mais laissez nous bosser !"

"Mais laissez nous bosser !"

Le message se veut sans ambiguïtés possibles. Jean-Paul Barbey - Président du MEDEF 71, s'est placé dans le sillon de son président national, Pierre Gattaz, appelant le gouvernement à "écouter la vie des entreprises".

"C'est un cri d'alarme" prévient Jean-Paul Barbey. "Laissez nous travailler ! Il en va de la relève de la France. Ecoutez la vie des entreprises, des artisans, des commerçants". Le Président du MEDEF départemental dénonce "le matraquage fiscal et surtout une fiscalité totalement incertaine, fluctuante à la première occasion. Mais arrêtons cette escalade de contradictions fiscales. Les chefs d'entreprise ont besoin de visibilité et de clarté. Lorsque nous réalisons des investissements, cela porte sur plusieurs années et les changements de règle à la première occasion sont un vrai coup à la dynamique entrepreneuriale". Jean-Paul Barbey demande à plus d'équité dans le traitement fiscal notamment en comparant avec notre voisin d'Outre-Rhin "dont l'impôt sur les sociétés est de l'ordre de 21 % alors qu'en France on est sensiblement au double... c'est tout simplement inadmissible en terme de comparaison de productivité".

De toute évidence pour le patron du MEDEF 71," c'est par l'entreprise que la France s'en sortira et ce n'est pas en mettant des bâtons dans les roues des entrepreneurs que les choses changeront. Mais nos dirigeants savent-ils ce qu'est une entreprise ? Ont-il géré un jour une entreprise ? J'en doute fortement."

"J'en appelle aux élus à ce qu'ils s'associent aux entreprises et vivez nos quotidiens pour mieux appréhender vos prises de décisions qui mettent en périls bien des structures".

Pas question pour autant pour le patron des patrons de Saône et Loire de "s'attaquer à la protection sociale ou aux services, j'en appelle juste à leur optimisation".

"On ne décide plus de la vie de nos entreprises"

L'amertume pour Jean-Paul Barbey est de se dire que la seule volonté du chef d'entreprise et de sa capacité à dénicher des contrats ne suffisant plus à l'épanouissement de l'entreprise en question. "Les élus ne doivent pas négliger cette force qui se met en place, une force de chefs d'entreprise qui va nécessairement déborder du fait de l'absence de visibilité. On en est au stade de plus pouvoir décider de la vie de notre entreprise. C'est un cri de désespoir mais également d'espoir envers l'Etat. Il faut prendre conscience de la réalité des choses" prévient-il. Et le MEDEF de prévenir, "il faut aller plus loin dans notre pression afin d'exprimer notre ras le bol".

Laurent Guillaumé