Gilles Platret prédit un cataclysme commercial à Chalon

Candidat déclaré aux élections de mars 2014, Gilles Platret, chef de file de l’opposition municipale, a tenu jeudi soir, dans la salle de restaurant de la salle Marcel-Sembat, la dernière d’une série de treize réunions dans les quartiers de la ville.

Une série commencée le 24 octobre dernier du côté des Charreaux et qui a vu, depuis cette date, un tournant majeur dans la campagne, avec l’arrivée, il y a un peu moins d’un mois, à ses côtés d’Isabelle Dechaume et de Sébastien Martin.

C’est d’ailleurs Sébastien Martin, qui s’est chargé d’ouvrir la réunion, à laquelle assistaient de nombreux habitants du centre ville et parmi eux des commerçants. Le premier intervenant de la soirée est notamment revenu sur une affirmation de l’actuel maire, comme quoi à Chalon ce ne serait pas pire qu’ailleurs. « Moi, j’ai envie que ce soit mieux qu’ailleurs et que Chalon n’ait pas peur de tutoyer ses grands voisins, que sont Dijon, Mâcon, voire Lyon » a confié Sébastien Martin, avant de faire remarquer que le maire de Dijon, qui est pourtant du même bord politique que celui de Chalon, avait préféré se tourner en direction de Besançon et renoncer à la constitution d’un axe économique fort de la vallée de la Saône.

Au cours de sa longue intervention, devant un parterre composé en partie de commerçants, Gilles Platret s’est montré très pessimiste quant à l’avenir du commerce chalonnais. « Nous sommes à la veille d’un cataclysme commercial à Chalon. Des dizaines de commerces vont fermer leurs portes dans les semaines qui viennent, à la suite d’une asphyxie de trésorerie due à une baisse de leur chiffre d’affaires de 30 à 40%. Combien de commerçants ne se font plus de salaires à la fin du mois et ne travaillent plus que pour pouvoir payer les impôts, car l’administration ne leur fait pas de cadeaux. Une ville ne vaut que par ses commerces, si on enlève les commerces on tue la ville ». Pour le challenger de Christophe Sirugue, il y a certes la situation nationale et la crise, la concurrence du commerce par internet, mais ailleurs aussi... Selon lui le principal coupable est le nouveau plan de circulation « qui a été meurtrier pour le commerce du centre ville ». Et d’ajouter « Un changement mu par une idéologie, celle de l’anti-voitures. Chalon est une ville qu’on ne peut plus aborder en voiture ». Gilles Platret a donc annoncé que dans les six mois succédant à son arrivée aux affaires, il prendrait des mesures, afin de rétablir les deux sens de circulation sur les principales artères, de la gare de Chalon à Crissey.

« Il y a un besoin d’écoute »

Jeudi soir, c’était donc la dernière réunion de quartier. Le temps venu pour Gilles Platret de dresser un premier bilan de ces réunions. « Nous y avons accueilli au total plus de mille Chalonnais. Dans certains quartiers on ne nous promettait personne et pourtant nous avons vu venir des habitants pour nous rencontrer et surtout pour discuter avec nous. Car les Chalonnais ont le sentiment qu’on ne les écoute plus. Dans cette ville il y a un besoin de paroles, un besoin d’écoute ». Le leader de « Tous pour Chalon ! » n’a donc pas manqué d’écouter remarques, doléances, questions venant de l’assistance. Occasion pour lui d’évoquer certains grands dossiers chalonnais.

 La médiathèque. « Le projet emblématique de l’actuel maire durant sa campagne de 2008 mais aussi le grand échec de son mandat ». Un projet abandonné « parce qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses de la ville » aux dires de Gilles Platret, qui s’est aussi interrogé sur la pertinence d’avoir revendu l’ancien hôtel de l’Europe, empêchant ainsi l’éventualité d’une extension de la bibliothèque municipale.

Le complexe cinématographique. « Chalon a besoin de nouvelles salles de cinéma modernes » a indiqué le conseiller municipal d’opposition. Mais pas à Saint-Rémy. « En éloignant le complexe du centre ville on couple cinéma et restauration... Mais que fait-on pour les commerces qui avaient l’habitude d’accueillir, pour boire un coup ou pour manger, les gens sortant du cinéma ? En l’implantant au centre-ville, comme nous le préconisions, on aurait pu ramener de l’attractivité dans un quartier qui en a bien besoin » a-t-il encore ajouté.

 Les quais de Saône. « On a eu le manque de sagesse de ne pas entretenir ce qu’on pouvait et quand il faudra le faire, cela coûtera plus cher » a estimé Gilles Platret, lequel, toujours à propos des quais, a tenu à préciser « les aménager oui, mais sans chasser les voitures ». L’île Saint-Laurent. « C’est un sacré atout touristique pour Chalon » a souligné le numéro un de « Tous pour Chalon ! », qui a également regretté que la rénovation de l’ancien hôpital ait été abandonné, faute d’avoir trouvé l’argent nécessaire. « Pourtant il y a quelque chose d’admirable à faire. Pas seulement un lieu touristique mais aussi un lieu de culture ». La cathédrale Saint-Vincent. L’ancien président de la société d’histoire et d’archéologie a noté à ce propos que les travaux de rénovation n’étaient pas encore achevés. Avant de poursuivre « Néanmoins, avec l’île Saint-Laurent, elle doit constituer un des leviers pour redorer le blason touristique de Chalon avec le développement d’un tourisme basé sur le vin, l’architecture et l’image ».

« Il suffit d’appliquer la loi »

Et, ce qui n’est guère « touristique », les crottes de chiens et les animaux non tenus en laisse. A ce sujet, Gilles Platret a été clair « Il suffit d’appliquer la loi avec une présence policière plus grande. On n’a été que trop laxiste. C’est un objectif de salubrité publique et de sécurité publique ». Répondant à une question, le « conseiller-candidat » a également annoncé que, s’il était élu, l’une de ses premières actions serait de rouvrir des négociations avec le délégataire en vue de faire baisser le chauffage à Chalon de 20%.
« Chalon est au creux de la vague et a pris la pente du déclin, mais on ne doit pas renoncer à se battre... Chalon est un puzzle qu’il suffit de remonter. Il faut juste changer le sens de lecture et ce changement passe par un changement de majorité » a conclu Gilles Platret.

Gabriel-Henri THEULOT