Chalon sur Saône

Du Moyen-Age à nos jours, petit précis d'histoire du Carnaval de Chalon sur Saône

Du Moyen-Age à nos jours, petit précis d'histoire du Carnaval de Chalon sur Saône

Retour dans le passé avec le Président Dubois pour info-chalon.com.

Le carnaval a pour origine la fête des fous du Moyen âge. On élisait un "Evêque des enfants". Il officiait, donnait bénédictions, recevait des ordonnances. Ce prélat improvisé était promené sur un âne, au carillon des cloches, entouré d’un clergé burlesque. Puis il dînait sur une estrade, en public, sur le parvis de la cathédrale.

Sous François 1er, la confrérie de "L’Abbaye des enfants" menait bon jeu. Elle élisait un dignitaire éphémère appelé "le Roi des enfants."

Puis, ces fêtes païennes devinrent des bouffonneries avec masques à barbe, hideux et fantastiques. On appelait cela barboire dans la langue du 13e s.

Les archives municipales de 1752 interdisent le port d’armes car, en 1751, il y eut des accidents mortels au cours d’incroyables orgies. L’évêque Cyrus de Thiard décide que ces fêtes n’étaient pas convenables pour le clergé qui ne devait pas s’occuper de ce genre de fêtes.

Alors les cavalcades furent reprises par les corporations. Les pisteurs et les bouchers organisèrent les défilés avec les bœufs gras qui tiraient les chars. Bals, bombances : toute la foule s’amusait et participait. On promenait un pantin dans une bâche qu’on lançait en l’air et sur les badauds, puis il était brûlé et jeté du pont St Laurent dans la Saône.

C’était donc une vaste fête du printemps qui drainait toute la population en un temps où la télévision et la voiture n’existaient pas ni les vacances. Lors de ces fêtes de printemps, tout était permis. Le déguisement permettait l’égalité, tout le monde était mis au même rang, et les gens en profitaient pour dire ce qu’ils avaient à dire à l’un et à l’autre et les bagarres étaient courantes.

Au 19e s, la cavalcade a commencé à être organisée. C’est déjà le carnaval tel que nous le connaissons, mais sans les ripailles et les orgies. Alors les bals étaient privilégiés, avec défilés de chars, masques et déguisements. Les chars étaient petits et figuraient des thèmes ou représentaient des costumes de pays étrangers. Peu à peu les chars étaient montés d’une multitude de gens et des groupes originaux les suivaient, ancêtres des gôniots d’aujourd’hui.

En 1906, le carnaval devient une fête importante organisée par un Comité des fêtes. Léon Prost en fut le premier président.

Plus de 100 ans de présidence, avec trois présidents. René Dubois est l’actuel 4e président. Et il a mille choses à raconter sur le carnaval, son histoire et ses coutumes. A quand le livre-mémoire ?

 

S.B.

Le comité des fêtes possède quelques belles gravures des cavalcades d’autrefois. Les plus anciennes illustrations datent de 1892. Ce sont des feuillets qui se déplient en accordéon, assez fragiles, qui représentent les chars décorés, avec les personnages, les déguisements.

Il y avait une multitude de gens sur les chars, des constructions assez imposantes, et même des animaux vivants ! Cela bougeait de tous côtés. Et ces images au trait fin montrent bien les jeux et les extravagances.

Toute l’imagination du peuple déployée pour une fête de printemps, typique de Chalon, un mélange d’usages germain et latin à la fois. L’occasion de se déguiser, de faire bombance et de dire tout ce qu’on pense.

L’occasion aussi de faire rêver avec de grandes figures, des chars magnifiques.