Saône et Loire économie

Assemblée générale de la FDSEA de Saône-et-Loire - La Saône-et-Loire agricole passe à l’offensive !

Assemblée générale de la FDSEA de Saône-et-Loire - La Saône-et-Loire agricole passe à l’offensive !

Vendredi dernier à Saint-Gengoux-le-National, la FDSEA lançait la première conférence départementale sur l’avenir de l’agriculture. Marquée par la présence de Xavier Beulin, cette première a permis d’imaginer les contours d’une stratégie plus conquérante pour la Saône-et-Loire agricole.

Dans le cadre de sa 69ème assemblée générale, la FDSEA organisait la toute première « conférence départementale » à Saint-Gengoux-le-National. Rompant avec les habitudes des congrès d’antan, l’équipe de Bernard Lacour a choisi de mettre autour d’une table près d’une trentaine d’intervenants compétents : partenaires de l’agriculture, représentants politiques, acteurs économiques… Présidée par le président de la FNSEA Xavier Beulin lui-même, cette conférence était destinée à débattre des grandes orientations à donner à l’agriculture en Saône-et-Loire. Un débat dans lequel les nombreux agriculteurs présents dans la salle pouvaient interférer à tout moment en direct par « SMS » et autres « tweet » du public. Résultat : la salle avait la parole obligeant ainsi les intervenants à adapter leurs propos.

Zone “intermédiaire” en danger

Partie prenante d’une Bourgogne qualifiée de « zone intermédiaire », la Saône-et-Loire a pour elle une grande diversité agricole avec de nombreuses AOC, des produits de qualité et une bonne image. Mais en dépit de ces atouts, la rémunération ne semble pas à la hauteur de ce qu’elle devrait être. La nouvelle PAC se traduit par une perte sèche de moins 32 millions d’euros pour la région, rappelait Bernard Lacour, le nouveau président de la FDSEA de Saône-et-Loire. Alors que comme l’indiquait le président du Conseil général Rémi Chaintron, l’agriculture saône-et-loirienne dégage 1 milliard d’euro de chiffre d’affaires, que la population agricole y est encore importante et que la production en viande, vin, céréales, lait y est conséquente, le secteur est en danger. Pour preuve, le département perd ses agriculteurs depuis dix ans. Et un quart d’entre eux ont plus de 50 ans aujourd’hui. « 500 agriculteurs sont au RSA en Saône-et-Loire », rapportait la députée Cécile Untermaier. Au-delà des hommes, c’est le potentiel de production qui s’érode : maladies du bois dans la vigne, baisse des naissances en élevage bovin, concurrence d’autres régions dans le lait….

« Aide toi le ciel t’aidera… »

« Comment tous ensemble peut-on faire en sorte de tirer vers le haut notre agriculture pour installer des jeunes et rendre l’acte de production plus rémunérateur », posait en ouverture Bernard Lacour. « Il nous appartient collectivement de donner de la lisibilité aux agriculteurs », poursuivait Marie-Odile Morin, vice-présidente de la FDSEA. C’est une véritable « feuille de route » que veulent écrire les responsables départementaux avec comme obligations de « rompre l’isolement social » et de rendre le métier « viable économiquement ». 
« Personne ne défendra le territoire rural à notre place », estimait Bernard Lacour. De fait, si tout le monde aujourd’hui a son idée sur ce que devrait être à son goût l’agriculture, rares sont les endroits où l’on aborde la question en connaissance de cause, sans idée toute faite ni crispation idéologique… L’enjeu est en effet de ne pas sombrer dans une de ces caricatures trop souvent véhiculées par les médias. Pas question d’opposer les systèmes entre eux (filières de volumes contre filières de qualité ; bio contre conventionnel ; coopératif contre privé…). Il s’agit au contraire de « défendre nos produits et nos producteurs », expliquait Bernard Lacour. Défendre les hommes de l’agriculture dans toute sa diversité.
« L’organisation économique est fondamentale, mais il ne faut pas la réduire qu’au rôle des coopératives », rajoutait Xavier Beulin. Le président de la FNSEA entendait par là que pour faire gagner l’agriculture française dans son ensemble, il faut dépasser les oppositions idéologiques. « Le collectif, çà se cultive. Diversité, complémentarité, solidarité, synergie : telles sont les valeurs qu’il convient d’adopter pour avancer »,concluait Xavier Beulin.



Marc Labille

En partenariat avec l'Exploitant Agricole