Election municipale

Evincée des municipales par Pierre Jacob, Martine Hory a une toute autre définition de ce qu'elle qualifie comme "des paroles et des actes"

Evincée des municipales par Pierre Jacob, Martine Hory a une toute autre définition de ce qu'elle qualifie comme "des paroles et des actes"

La 5e Vice-Présidente du Grand Chalon et adjointe au maire de Saint-Rémy depuis le début des années 2000 a souhaité réserver son sentiment à info-chalon à moins d'une semaine du premier tour.

Martine Hory n'est pas "la perdrix de l'année" en politique sur le Grand Chalon, et à 63 ans, elle s'attendait à un tout autre sort que celui réservé par Pierre Jacob, maire de Saint-Rémy, candidat à sa propre succession. Entrée chez les Radicaux de Gauche, avec un frère devenue Député de Mayotte, candidat à la présidentielle en 1995 avant de retirer sa candidature, Jean-François Hory, siège d'ailleurs au Conseil d'Etat, nommé par le Président de la  République. C'est dire que Martine Hory dispose de solides atouts... sauf que localement les choses ne sont vraiment pas passées comme elle s'y attendait.

"Franchement je ne pensais pas que Pierre Jacob irait jusqu'au bout !"

Historiquement Martine Hory rappelle avoir soutenu la candidature de Bernard Duparay à Sevrey en 1989 avec de prendre la présidence du club de Tennis qu'elle avait créé avant de venir s'installer à Saint-Rémy.  "L'accord était d'avoir deux radicaux de gauche sur la liste avec Pierre Jacob. Il est venu chez moi me dire le 12 septembre que je serai 4e sur la liste mais c'est Claudette Brunet-Lechenault, Présidente départementale du PRG qui  a tiré la sonnette d'alarme auprès de Martine Hory."Je n'ai pas osé faire intervenir le national. Je ne voulais pas être juge et parti. Je ne pensais pas que Pierre Jacob irait jusqu'au bout. Il a mis en avant la carte du rajeunissement de la liste proposée aux San-Rémois sauf que sur les 4 premiers de la liste trois sont plus agés que moi. Même le maire a deux mois de plus que moi".  Pire, de toute évidence, se voir évincer pour être remplacée par une ancienne élue de la liste adverse a du mal à passer, "se voir remplacer par quelqu'un de 70 ans et UMP, c'est insupportable !".

"Le regret de ne pas avoir monté une liste".

Martine Hory, aigrie, sur le sort réservé aux radicaux alors que "les communistes se retrouvent désormais à 7 alors qu'ils étaient 5 au précédent mandat" se permet même de regretter de ne pas avoir monté sa propre liste, une "liste alternative à gauche". Elle reconnaît avoir mal vécu cet ostracisme de la part de celui qui a partagé son engagement politique à Saint-Rémy. "Il ne m'a jamais rien dit. C'est un climat insupportable. Il y a deux raisons qui poussent à m'exprimer. Je suis radicale et je le resterai. Et à la réunion du Grand Chalon qui s'est tenue jeudi à Saint-Rémy, il s'est même permis d'effacer le terme "radicaux de gauche" dans le nom du groupe au Grand Chalon. La deuxième raison, est que tout le monde me demande pourquoi je n'y suis pas".

Martine Hory n'hésite pas à rappeler le parcours de Pierre Jacob, "c'est grâce à moi si Claude Souchon lui a cédé sa place en 1997. Qu'est ce qu'il me reproche ? tout simplement d'être meilleure que lui, d'avoir monté le Groupe AGIR sous le précédent mandat et de l'avoir poussé à démissionner de sa Vice-Présidence avant l'arrivée de Christophe Sirugue. C'est à moi qu'il doit d'avoir été Conseiller Régional de Bourgogne. Des paroles et des actes, c'est tout ce que j'ai toujours demandé et dans le cas présent, on en est loin. J'ai été virée mais je resterai à Saint-Rémy, qu'il ne s'inquiète pas, je n'ai jamais fait de la politique mon métier et je continuerai mes engagements". A ce titre d'ailleurs, Martine Hory a été proposé par Didier Martin, grand patron de Bourgogne Tourisme à François Patriat. Une proposition qui a été validée par le Préfet afin d'intégrer le  Conseil économique, social et environnemental régional (CESER). C'est dire qu'à 63 ans, elle n'a pas encore dit son dernier mot.

Mieux encore avec Françoise Laborde et Jean-Louis Bianco, sénateurs PRG, Martine Hory entend travailler sur une charte de la laïcité, "un vrai projet, loin des égos et des intérêts personnels avec la seule volonté d'engagement au service des autres". Un leitmotiv qui caractérise tout ce qui a pu pousser Martine Hory depuis ses premiers engagements en politique. "De toute manière, j'irai jusqu'au bout. Je suis Présidente du 1er bureau qui centralise tous les autres". Voilà une mise au point qui aura le mérite d'être claire.

Laurent Guillaumé