Conseil Communautaire

L'exécutif du Grand Chalon installé mais déjà des interrogations soulevées

L'exécutif du Grand Chalon installé mais déjà des interrogations soulevées

Délégations, conseil des maires... la gouvernance de Sébastien Martin interpelle l'opposition.

C'est désormais fait, l'exécutif du Grand Chalon a été voté la semaine dernière sans aucune difficulté, avec des vices-présidents mieux élus que d'autres et dont le nombre de voix oscille entre 50 sur les 84 pour Florence Plissonnier, maire de Saint-Rémy et élue Vice-Présidente en charge des bâtiments communautaires d'intérêts culturels et Annie Lombard avec 62 voix en charge des solidarités. Le premier constat qui a frappé toutes celles et ceux habitués à ce qu'il se passe politiquement sur notre territoire, c'est bien sûr, une forte présence des élus chalonnais au sein de l'exécutif, avec 7 vices-présidence et bien sûr la Présidence, incarnée par Sébastien Martin. Le triumvirat qui a porté la campagne électorale chalonnaise, à savoir Sébastien Martin, Gilles Platret Isabelle Dechaume, se retrouve associé à l'exécutif communautaire, sans réelle surprise, même si pour les élus de gauche, "il s'agit déjà d'un énième renoncement du maire de Chalon sur Saône qui avait effectué sa campagne sur la notion de maire à 100 %". Dans un communiqué adressé à la presse dès le lendemain du conseil communautaire, Gilles Platret s'en est défendu, rappelant qu'il avait précisé "qu'il ne serait pas candidat à la présidence". Une analyse sémantique bien entendu pas forcément du goût de son opposition.

Un Président-délégué ? Eric Michoux, maire d'Epervans, se retrouve propulsé au rang de Président-délégué, un statut quelque peu étrange mais qui vient préciser le poids attribué à l'ancien patron des patrons de Saône et Loire... en attendant sans nul doute de nouvelles échéances électorales. En charge du développement économique, le maire d'Epervans, va devoir démontrer toutes ses capacités à relever le territoire chalonnais, alors que la précédente majorité pilotée par Christophe Sirugue, avait dû gérer l'après Kodak. Tirer un trait définitif sur cet épisode industriel douloureux et pousser le territoire vers le devant de la scène, la feuille de route semble claire. Reste à voir dans le contexte actuel, quelles sont les marges de manoeuvre.

Le conseil des maires, un conseil qui n'a plus lieu d'être ? Instauré à l'époque par Dominique Perben et Roger Leborne, afin de permettre une plus large discussion en interne entre les édiles locaux, le Conseil des Maires qui doit se réunir cette semaine, est en quelque sorte un conseil communautaire "bis". Mais avec la réforme électorale qui a permis à chaque conseiller communautaire d'être élu au suffrage universel direct, l'intérêt du conseil des maires perd dès lors toute sa valeur. Dans l'absolu, chaque conseiller communautaire doit avoir droit au chapitre décisionnel et dès lors peut réclamer sa présence au Conseil des maires. Il s'agira sans doute de se pencher sur la question d'ici quelques séances ou au moins de soulever le sujet.

Sur la question des délégations attribuées aux vices-présidents, le soir même, sur les réseaux sociaux, les élus de gauche ont fait connaître leurs interrogations quant aux délégations mises en place. Christophe Sirugue s'est étonné de voir disparaître de l'organigramme, "une compétence qui est pourtant obligatoire à toute intercommunalité, à savoir celle de l'aménagement du territoire".  Sébastien Martin se réserve-t-il l'aménagement du territoire et tout ce qui concerne l'urbanisme ? Cette délégation est-elle diluée dans les compétences dévolues à Eric Michoux ? à Dominique Juillot en charge de l'environnement et du développement durable ? Des interrogations restées pour le moment sans réponses du moins officiellement.

Au sujet de la question de la gestion des déchets, pourtant compétence majeure du Grand Chalon, la compétence se retrouve-t-elle au coeur de celle réservée à Dominique Juillot ? Le sujet n'a pas été abordé clairement même si de toute évidence, on imagine très mal, la disparition du sujet.

Préalablement au conseil communautaire d'installation, info-chalon.com s'était fendu d'une rapide analyse, évoquant l'idée d'une ouverture à gauche. Si à Montceau les Mines, Marie-Claude Jarrot a dénoncé l'absence d'ouverture à droite au sein de l'exécutif de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau, le sujet est inversement valable au sein du Grand Chalon. Pour la première fois depuis l'histoire de l'intercommunalité, l'exécutif en place n'a offert aucune place à son "opposition". Une stratégie qui aurait pu permettre de limiter dans les débats à venir la politisation de l'intercommunalité. Reste au moins que contrairement à la CamVal du côté de Mâcon, l'exécutif du Grand Chalon n'a pas procédé à la revalorisation substantielle des indemnités alloués. La prochaine séance plénière du Grand Chalon devrait lever quelques interrogations et nommer des conseillers communautaires délégués. A suivre.

Laurent Guillaumé