Chalon dans la rue

La croix et la bannière pour l’inauguration de Chalon dans la rue

La croix et la bannière pour l’inauguration de Chalon dans la rue

D’ordinaire la mise en orbite des festivités de Chalon dans la rue s’accompagne de formations musicales désireuses de faire monter très vite la température. Mercredi soir sur la place de l’Hôtel de ville il n’en a rien été, même les sacro-saints discours, à une exception près, sont passés à la trappe. En revanche les intermittents du spectacle ont crevé l’écran, illustrant leur mal-être par un tohu-bohu générateur de dysfonctionnements criants quant à l’ordonnancement habituel.

L’exaspération s’est traduite dans les faits Cette croix synonyme de bien des malheurs –à cause de la réforme de l’assurance chômage qui leur tape sur les nerfs -était bien en vue, les panneaux revendicatifs, itou. Ainsi, « Ca sent le Gattaz, ça va péter », « Chacun pour soi, Désastre pour tous », « Sommes-nous de trop ? Sommes-nous essentiels ? », « Medefs, Medefiens, vous pourrissez la vie de tout le monde », « Artiste = espèce en danger RESISTANCE », « Maigres économies pour de bien grands dégâts », « Société au bord du gouffre », etc. ont fleuri à bout de bras. Pour un peu, à la lueur du climat ambiant le glas aurait pu sonner à l’église Saint-Pierre toute proche ! Même les personnes du public avaient la possibilité d’arborer une pancarte annonçant leur parti pris : « Spectateur solidaire ». Il va sans dire que le protocole, dans ces conditions, ne pouvait apparaître que comme fantomatique. Et il le fut.

Seul le directeur artistique du festival transnational, Pedro Garcia, a eu l’heur de discourir. Ce qui n’a pas été le cas du maire Gilles Platret, dont le dessein initial a été contrecarré par un tintamarre, le contraignant donc la mort dans l’âme à battre en retraite en compagnie des diverses personnalités sous la pression des réfractaires. Une intervention pluri-corporatiste dans l’air du temps certes, mais qui a laissé aux puristes un arrière-goût amer d’inachevé… Une manif ce jour à 14h Journée de grève nationale à l’initiative de la CGT-Spectacle et de la Coordination des Intermittents, ce jeudi 24 juillet va fédérer au sein de Chalon dans la rue (grandement perturbé du coup) toutes celles et ceux, artistes, techniciens, sympathisants…que la réforme de l’assurance chômage en l’état contrarie au plus haut point. Le rendez-vous a été fixé à 14h, sur la place de l’Hôtel de ville.

Michel Poiriault

Photos de Maria-Corinne Deliry