Côte chalonnnaise
Philippe Guerry titille la subjectivité des amateurs de peinture et de la Grande Guerre
Publié le 14 Septembre 2014 à 14h43

« D’un canon à l’autre », voici l’intitulé de l’expo au parfum délicieusement suranné bien que frappé du sceau de la tragédie, que nous propose le peintre chalonnais Philippe Guerry, actuellement sous les feux de la rampe à Jambles, dans le repaire de l’association locale « Les Rats d’Art ».
La Grande Guerre se rappelle à votre bon souvenir
D’un extrême à l’autre, lorsque les machines à réduire en charpie l’adversité lors de la grande guerre, et l’appellation quelque peu triviale lorsque la populace se rince le gosier dans un débit de boissons. « Celui qui a derrière lui trente-et-un ans de peinture et est l’auteur d’une soixantaine de tableaux afférents à des moments guerriers, exprime son cheminement. « J’ai toujours été fasciné par cette Première Guerre mondiale, pourtant je suis d’une génération où on parlait plus de la Seconde Guerre mondiale. Le 11 novembre, les monuments aux morts, mon grand-père était dragon. J’avais une vingtaine d’années, je suis tombé sur le Chemin des dames, après, Verdun, et là j’ai pris le virus ; maintenant ce sont des visites là-bas. » Ce que l’artiste a voulu offrir en pâture, c’est l’isolement dans la tour d’ivoire. « Ce qui réunit les soldats et les femmes, globalement c’est la solitude, ce sont des gens abandonnés. » Sur tous ses tableaux, peints à l’huile, l’expressionnisme personnifie ses personnages, influencé par un certain Otto Dix. Les couleurs employées n’avivent pas l’enthousiasme, elles créent un fond propice au recueillement, avec une force d’inertie invitant au questionnement intérieur. Le moral vole bas, les rictus sont figés, comme pétrifiés par le contexte ambiant. Quant aux corps, parfois mutilés, ils suivent souvent le mouvement, empreints d’une douleur indicible ou semblent emprisonnés. Une sorte de message subliminal derrière l’apparence, toujours figurative et émouvante. « C’est le spectateur qui fait le tableau, il ne faut pas trop en dire », explique Philippe Guerry. Pour lui, « L’art, la peinture en particulier, est un médicament pour moi, une façon de faire parler des couches. Quand je peins je fais parler le muet. Le muet ne vient pas tout de suite, il faut beaucoup de temps. Je suis un fonctionnaire du tableau ! » Philippe Guerry sera présent les dimanches 14 et 21 septembre de 15h à 19h pour commenter ses œuvres.
Une conférence très explicite
Vendredi soir, Philippe Guerry est venu distiller des compléments d’information, via une conférence et un diaporama historiques d’un grand intérêt : «La Grande Guerre 1914-1918, ou les artistes dans la tourmente : leurs histoires, leurs œuvres.» Après une première partie dédiée à la genèse de ce conflit de grande ampleur : « La première victime de la guerre c’est la vérité » selon un politicien. Cette énorme boucherie (10 millions de morts), cette guerre à la fois moderne et archaïque durant laquelle chaque jour la France tire 80.000 obus, avec une armée française obsédée par l’offensive, « il faut la voir comme un délire collectif » selon le commentateur. La peinture, très loin d’être un faire-valoir, est allée de pair avec la nature des événements. « En France on va se servir des images de la guerre pour faire une nation. On utilise des peintres aux armées pour raconter ce qui se passe.» L’invention de l’impressionnisme par les Français, les fauvistes, le surréalisme, tout ceci n’a pas occulté le cubisme. « La grande révolution du cubisme, est née pour certains en 1916 avec Les Demoiselles d’Avignon. Le maître est Paul Cézanne. » Le courant libertaire n’est pas une valeur absolue. « Tous ces peintres, et principalement cubistes, travaillent au service du camouflage pour tromper l’ennemi ». Comme quoi la peinture mène à tout…même à des déviances. En évoquant le futurisme, Philippe Guerry fait savoir que « pas mal de ces peintres futuristes vont tomber dans le fascisme. » Les coordonnées de Philippe Guerry : 03.85.41.05.09, [email protected]; www.philippe-guerry.odexpo.com; dans-la-grande-guerre.e-monsite.com/
Le retour des Rats d’Art le 31 octobre
Le vendredi 31 octobre à 20h aura lieu à Jambles une soirée avec des textes autour des Roms, et un concert de jazz manouche. Renseignements : http://artauvert.pagesperso-orange.fr/lesratsdarts/ A noter que l’adhésion annuelle s’élève à 5 euros.
Michel Poiriault



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